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Le trio des prix Médicis 2011

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Publié le 04/11/2011
Les trois prix Médicis 2011 ont été attribué à Mathieu Lindon (pour Ce qu'aimer veut dire), Sylvain Tesson (pour Dans les forêts de Sibérie) et David Grossman (pour Une femme fuyant l'annonce).Trois récits à découvrir en mots de libraires et en vidéo
Dans la catégorie roman, Mathieu Lindon apporte un deuxième prix à son éditeur POL (après le Limonov d'Emmanuel Carrère récompensé par le prix Renaudot mercredi) avec son hommage à Michel Foucault intitulé Ce qu'aimer veut dire.
Retour sur Mathieu Lindon en vidéo grand format puisque nous avions filmé la conférence de l'auteur invité dans nos salons au moment de la sortie de son ouvrage :





Le Médis essai 2011 revient à Sylvain Tesson pour le récit de son ermitage Dans les forêts de Sibérie, édité par Gallimard.

Mots de libraire : Écrivain voyageur, l'auteur va faire l'expérience de vivre en ermite pendant huit mois dans une cabane au cœur de la taïga avec pour seule distraction la lecture et l'observation de la nature, une solitude interrompue par quelques rares visites de chasseurs. Sur les traces de Thoreau, Owl et autres amoureux des grands espaces....Un très grand coup de cœur !



Le Médicis étranger enfin a été attribué à l'unanimité à David Grossman pour Une femme fuyant l'annonce, édité par Le Seuil.


Mots de libraire : Abondamment chroniqué dans la presse, déjà en lice pour le Prix Femina étranger, difficile de faire l'impasse sur Une femme fuyant l'annonce. Mais entre tous ces romans sérieux et imposants – à la fois par leur taille et leurs ambitions -, faut-il en privilégier certains plus que d'autres ? Alors que les choses soient claires, si vous hésitez encore, il est plus que temps de mettre vos doutes de côtés pour vous lancer à corps perdu dans la lecture de l'époustouflant dernier roman de David Grossman. Mère de deux enfants désormais en âge de voter mais pas seulement, actuellement séparée de son mari, Ora vient d'apprendre une nouvelle bien contrariante. Alors qu'elle s'apprêtait à passer une semaine en tête à tête avec Ofer, son deuxième fils, pour fêter la fin de son service militaire obligatoire de trois ans, voici que celui-ci lui annonce qu'il vient de signer pour une mission spéciale d'un mois et que non, ça ne peut pas attendre qu'ils reviennent de leur petit périple dans les montagnes galiléennes. C'est donc dans un état d'agitation extrême qu'elle l'accompagne au point de ralliement, conduite par Sami, son vieux chauffeur de taxi arabe pour qui cette course se transforme rapidement en un moment de torture et de solitude intense. Tandis qu'elle tente de digérer le coup, elle se laisse peu à peu envahir par un pressentiment angoissant : elle est persuadée qu'un funeste trio sonnera d'un jour à l'autre à sa porte pour lui annoncer une mauvaise nouvelle. Rapidement, elle se rend compte que rester bien sagement chez elle en attendant cette visite est tout simplement au-delà de ses forces. C'est ainsi qu'elle se livre à une belle illustration de ce que les psychologues appellent une « conduite magique ». Elle déserte son domicile et coupe tout contact avec le monde extérieur, convaincue que s'il n'y a personne pour ouvrir la porte, le message ne peut être délivré et que grâce à ce subterfuge, elle réussit à prolonger la vie de son fils. Embarquant dans sa fuite insensée un ami de longue date qu'elle avait perdu de vue ces dernières années, elle trouve refuge dans le nord du pays. Conjurant dans un même élan silence et immobilisme, elle décrit par le menu ce qu'a été la vie de sa famille à cet homme qui traîne lui aussi ses propres traumatismes.

Portrait d'une famille pas comme les autres sur fond de conflit israélo-palestinien, fruit de la plume d'une personnalité culturelle connue pour son engagement en faveur du processus de paix, au même titre qu'Amos Oz Roman, Une femme fuyant l'annonce s'impose comme un roman ambitieux et passionnant qui mérite décidément tout le bien que l'on en dit…

Bibliographie