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Mainstream, la guerre mondiale de la culture

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Publié le 20/05/2010
Pourquoi tant de monde aime les mêmes livres, les mêmes films, les mêmes musiques, les mêmes séries télés ? Pour tenter de le comprendre, Frédéric Martel a enquêté pendant cinq ans sur le développement des industries culturelles à travers le monde, il a parcouru 35 pays, interrogé plus de 1250 personnes. L'auteur est venu nous présenter son ouvrage, Mainstream : enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde (Flammarion), à la librairie, le mercredi 19 mai à 18h00, dans les salons Albert Mollat.
Mainstream ['meinstri :m] adj. - mot d'origine américaine : grand public, dominant, populaire. L'expression « culture mainstream » peut avoir une connotation positive, au sens de « culture pour tous », ou négative, au sens de « culture hégémonique ». Un film mainstream : qui vise un large public ; un média mainstream : média de masse ; un produit mainstream : qui se vend massivement ; « il veut être mainstream » : il veut plaire à tout le monde. 

La culture Mainstream, c'est donc la culture qui plaît à tout le monde ; elle est sous-tendue par une industrie qui représente une place de plus en plus importante dans le PIB mondial. Enjeu économique donc mais aussi d'influence car la culture fait partie du « soft power » (littéralement pouvoir doux) c'est-à-dire « la capacité d'influence qu'un pays peut avoir, non pas simplement avec ses armées, son économie mais aussi avec ses loisirs, sa culture et Internet ».

Frédéric Martel dresse ainsi une nouvelle carte géopolitique de la culture et des médias : les États-Unis y apparaissent comme le grand leader ; les pays émergents (la Chine, l'Inde, le Brésil, les pays du Golfe, …), en plein essor, tirent leurs cartes du jeu ; l'Europe est, selon l'auteur, le grand perdant de cette nouvelle donne.
Quand bien même elle est encore aujourd'hui numéro deux mondial, l'Europe perd chaque année 8 % de parts de marché dans les exportations de films, de programmes télé et de musique – l'édition, quant à elle, semble bien résister.

Pas de prise de position mais l'auteur dresse son constat : « la définition européenne de la culture historique et patrimoniale, élitiste souvent, anti-mainstream aussi, n'est plus forcément en phase avec le temps de la mondialisation et le temps numérique » et « si l'Europe ne réagit pas, elle sera marginalisée, et, face aux pays émergents, elle sera submergée ».


Frédéric Martel
est chercheur, docteur en sociologie, enseignant à HEC et journaliste, il anime l'émission "Masse critique" à Radio France.




Mainstream : enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde (Flammarion)

De la culture en Amérique (Gallimard)

Fréderic Martel vous présente son ouvrage "Mainstream : enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde", aux éditions Flammarion.