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Prix littéraires 2009

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Publié le 18/11/2009
Un résumé des prix littéraires
Le dernier des Prix Littéraires a été annoncé et il récompense un des meilleurs livres de cette rentrée : il est signé Yannick Haenel qui se voit donc récompensé par l'Interallié pour son stimulant Jan Karski édité par Gallimard grand vainqueur cet automne parmi les éditeurs parisiens.
Lundi c'était au tour du Fémina de se dévoiler et nous sommes particulièrement ravis qu'il revienne à un livre d'une grande exigence dont nous avions tôt relevé les qualités : avec Personne, Gwenaelle Aubry a signé un roman extrêmement personnel sur un sujet douloureux, la bipolarité et une de ses victimes, son père. Conçu sur le mode alphabétique, le livre tente d'approcher au plus près la vérité d'un homme aux multiples visages, souffrant infiniment et rejeté par un milieu où ces choses-là se cachent.
Avec le Goncourt des Lycéens, un prix très apprécié du fait qu'on ne le soupçonne d'aucune embrouille, c'est un des gros romans de la rentrée, l'un des plus commentés, qui impose enfin son univers. Soutenu par les uns qui défendent son ambition, vilipendé par d'autres qui y voient un enchaînement de poncifs dans un style médiocre, c'est une véritable sensation, riche des aventures de personnages hauts en couleurs qui nous racontent les dernières décennies et ce qu'elles ont changé de notre monde. Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia comblera les mateurs de forts romans.
Le Goncourt « des grands » a été ici amplement commenté et l'actualité nous rappelle qu'on n'a pas fini de parler de son auteur, Marie NDiaye, qui viendra, pour notre plus grande joie, à la librairie le 7 décembre prochain, puisqu'une étrange polémique politique se fait jour autour d'un supposé « devoir de réserve » dont devraient faire preuve les lauréats de prix… Trois femmes puissantes s'est imposé comme LE livre de la rentée et son immense succès ne se dément plus depuis plus de deux mois.
Frédéric Beigbeder avait déjà eu droit à l'Interallié, le voici comblé cette année par un prix plus prestigieux puisque c'est le Renaudot qui vient couronner son dernier roman, largement autobiographique lui aussi et qui aura suscité une belle unanimité critique (et une belle bousculade dans les salons de la librairie lors de sa venue…). Un roman français ne quitte plus les meilleures ventes depuis des semaines et cela ne devrait pas cesser de sitôt.
Considéré comme plus intellectuel le prix Médicis a souvent le mérite de distinguer des auteurs exigeants et de donner ainsi leur chance à des écritures parfois cantonnées à un public restreint. C'est Dany Laferrière qui cette année engrangera les bénéfices d'une telle politique avec son roman L'énigme du retour, belle manière de saluer la francophonie avec ce remarquable auteur haïtien installé au Canada.
L'Académie Française, qui avait inauguré le bal, peut s'enorgueillir d'un auteur déjà considéré comme un « classique » contemporain avec son Grand Prix : il couronne Pierre Michon et son Les Onze paru au printemps. C'est aussi un bel hommage à son éditeur qui vient de disparaître, Gérard Bobillier. Nous avions reçu Michon à la librairie et ce fut un très beau et très intense moment de littérature.
Le temps va faire son œuvre et nous dira ce qui a disparu comme l'écume et ce qui s'imposera dans les bibliothèques, mais nous pensons qu'en se retournant vers cette année 2009 les lecteurs du futur ne méjugeront pas tous ces jurys pourtant tellement sollicités par le présent.