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Prix littéraires, la chasse est ouverte.

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Publié le 27/10/2005
La saison des prix littéraires s'ouvre avec l'alternatif prix Décembre et le très officiel Grand Prix du Roman de l'Académie française.

Lettrinen ces temps où l'efficacité du marketing prime le savoir-vivre, il est bon de voir – presque - tous les jurys patienter de plus ou moins bonne grâce dans l'attente du palmarès des quarante immortels. Celui-ci rendu, la saison peut enfin commencer.

 

Ce 27 octobre, la docte assemblée a donc rendu son avis et a élu un roman d'Henriette Jelinek, Le Destin de Iouri Voronine , publié aux éditions de Fallois.Ce roman était en compétition, jusqu'au troisième tour de scrutin avec Magnus de Sylvie Germain et L'Antilope blanche de Valentine Goby. Le destin de Youri Vronine est, comme l'indique son titre – l'histoire d'un homme tiraillé entre deux cultures qui ressent l'appel de ses traditions natales, et y répond. Roman du dépouillement, du renoncement, dont l'écriture, au diapason de son thème a su séduire le jury.

 

Il serait faux de dire que madame Jelinek était donnée favorite du scrutin. Tout le monde, des critiques aux libraires, était un peu « passé à côté » du Destin... Grâce soit donc rendue aux « Quarante » de réparer cette erreur et de faire découvrir à un public plus large cette auteure trop discrète passée inaperçue dans une rentrée littéraire dominée par les poids lourds médiatiques.

 

Nous disions plus haut que presque tous les jurys attendaient la remise pu Grand Prix du Roman de l'Académie française. Presque tous en effet, puisque les turbulents jurés du prix Décembre, ex prix Novembre, s'amusent depuis quelques années à griller la politesse aux sages du quai Conti. Le jour d'avant - le 26 octobre, donc – les trublions ont couronné le Dictionnaire égoïste de la littérature française, de Charles Dantzig (photo). L'originalité de ce palmarès réside dans le fait que ce dictionnaire n'est pas un roman mais un traité d'admirations, allant en général vers des auteurs au verbe pur – de Racine à Paul-Jean Toulet, pour faire court - dont le classicisme et la verve élégante ont enchanté de nombreux critiques.

 

Une remarque en passant : c'est cette année, la très conservatrice Académie française qui s'offre le luxe de couronner un auteur peu – voire,  pas - connu, tandis que les élégances germanopratines semblent encore vouloir se chapeauter entre-elles. Etonnant, non ?

 

 

 Photo : © Richard Dumas