Madeleine Cinquin était une vaillante petite femme toujours vêtue et voilée de gris. Ses rides et son sourire étaient depuis longtemps devenus familiers grâce à ses pétulantes interventions télévisées. Ce dehors joyeux et pétillant dissimulait une volonté et un désir de servir hors du commun.
Madeleine Cinquin est devenue Sœur Emmanuelle en 1931 lorsqu'elle a prononcé ses vœux à la congrégation de Notre-Dame de Sion. Théologienne de formation, elle deviendra missionnaire et enseignante dès 1931. Elle découvre alors la Tunisie, la Turquie et l'Egypte. Elle y découvre aussi la pauvreté la plus extrême. Une pauvreté telle qu'alors que l'Egypte sa terre d'adoption se développe au cours des années 70, les plus pauvres des plus pauvres continuent de mourir de faim, d'absence de soin et d'ignorance.
En 1971, à l'âge de soixante trois ans, alors qu'elle pouvait, après une vie d'efforts, retouner vers un couvent français plus paisible, elle s'installe dans le bidonville d'Ezbet el-Nakhl et crée l'association des Chiffonniers du Caire. Elle va utiliser son pouvoir de persuasion et la sympathie spontanée qu'elle engendre pour promouvoir son œuvre et convaincre les français de l'aider à construire des écoles, des centres de soins et financer divers programmes d'assainissement qui permettront aux chiffonniers d'Ezbet en Nakhl d'améliorer leur quotidien.
Aujourd'hui, son association contribue à bâtir des dizaines de projets de développement et d'éducation dans le monde entier. Elle nous laisse, outre le souvenir de son courage et de sa pétulance, une dizaine d'ouvrages et quelques livres d'entretiens.
Sœur Emmanuelle a également contribué à renouer le dialogue entre les multiples communautés des pays du pourtour méditerranéen. A travers ses différents ouvrages, elle a largement popularisé l'engagement humanitaire et invité de nombreux jeunes gens à se joindre à elle dans ses différentes missions, en France ou à l'étranger.
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