Prix Goncourt 2012 : Jérôme Ferrari pour
Le sermon sur la chute de Rome (Actes Sud)
Coup de cœur de votre libraire :
Saint Augustin aura donc sa place dans la rentrée littéraire grâce au très beau roman de Jérôme Ferrari qui a choisi le fameux sermon que prononça ce Père de l'Église après la prise de Rome par les Wisigoths comme fil conducteur de son récit.
Pas de bataille dans ce livre qui se déroule en Corse et nous invite à réfléchir sur la fin des civilisations de façon microcosmique en regardant le parcours de deux amis décidés à rentabiliser le plus improbable des bars avec, en arrière-fond, le destin d'un Corse à travers ce XX° siècle qui a vu basculer un monde dans la modernité avec une violence qui explose encore aujourd'hui sporadiquement. La famille constitue dans cet île le refuge, le centre du monde, le lieu où l'on se cache ou se perd. Chaque personnage en fait l'expérience, qu'il s'agisse d'une famille réelle ou réinventée, et l'on est souvent la victime de liens tissés par les générations précédentes.
Grandeur et décadence d'une communauté, c'est bien là le projet de Jérôme Ferrari qui observe impitoyablement la montée et le déclin d'un groupe d'hommes, suivant un cycle qui peut nous faire penser à ces civilisations que nous savons mortelles, désormais.
Prix Renaudot 2012 : Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga (Gallimard)
Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil. Les familles espèrent que dans ce havre isolé et difficile d'accès, leurs filles parviendront vierges au mariage négocié pour elles dans l'intérêt du lignage. Prélude au génocide rwandais, le huis clos où doivent vivre des lycéennes encerclées par les nervis du pouvoir hutu, fonctionne comme un microcosme existentiel.
Prix Renaudot de l'essai 2012 : Le dernier modèle de Franck Maubert (Mille et une nuits)
Le dernier modèle est un portrait de Caroline, dernier modèle et amour d'Alberto Giacometti, dans la première moitié des années 1960.