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Villa Médicis, 200 ans d'éternité.

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Publié le 07/03/2003
Depuis deux siècles, la Villa Médicis, accueille à Rome une vingtaine de créateurs.

Tout a commencé par un incendie. Celui du palais Mancini par les Toscans en colère contre Napoléon et la France. L'Académie de France, alors logée dans ces murs se retrouve à la rue et Napoléon, aidé de son intrigant ministre des Affaires étrangères, Talleyrand, obtient de la Toscane la villa Médicis, alors en ruine. L'histoire dit que la France ne paya jamais la compensation financière prévue et que, lorsque à la Restauration l'Italie s'enquît de son règlement, elle se fit sèchement remettre à sa place par le nouveau ministre du nouveau régime : le vieux Talleyrand !

Voici donc, en 1803, l'Académie de France à la Villa Médicis, palais au milieu de jardins en cours de restauration. Ici vit une vingtaine d'artistes, installés pour six mois, un an, deux ans, dans les vieux murs de la villa ou dans ceux plus modernes des bâtiments contemporains (surnommés Sarcelles par les pensionnaires). Ici on vit, on travaille, on crée, on écrit. Plasticiens, musiciens, architectes, historiens d'art ou écrivains – il y eût même un cuisinier – se voient offrir une parenthèse de tranquillité matérielle dans le cadre magique mais parfois intimidant d'une villa romaine. Au commencement la fonction de la villa était d'accueillir des artistes, peintres ou sculpteurs, désireux de s'inspirer de l'Antique. Ainsi vinrent les jeunes Fragonard ou Boucher, Ingres ou Carpaux. En 1971, un tremblement de terre nommé Malraux secoua l'institution. A la mission, dite Colbert, d'éducation des artistes, s'ajoutera désormais une mission Malraux d'ouverture de la villa sur Rome et l'Italie et de diffusion de la culture Française. Cette nouvelle orientation élargit également l'éventail des arts représentés et favorisa les échanges interdisciplinaires qui sont aujourd'hui une des richesses de l'Académie.

L'institution fête cette année ses deux cents ans de vie à Rome. La belle endormie, réveillée en son temps par Malraux et son prestigieux directeur Balthus, vient, sous la houlette de ses directeurs successifs de retrouver une jeunesse d'apparence et d'esprit. Ce lieu d'échange entre artistes, ouvert sur le monde, sait aussi paradoxalement cultiver ses secrets : pouvoir de l'administration française de la villa, poids écrasant de l'histoire sur les pensionnaires, relations difficiles entre ego trop affirmés sont l'ombre du soleil culturel de la France en Italie. Mais il ne se trouve pas d'ex pensionnaire pour regretter d'être passé par la Villa, d'y avoir vu, créé et vécu, comme un Français à Rome.

A l'occasion de son Bicentenaire, la Villa Médicis accueille une exposition : D'Ingres à Degas, Rome et les artistes Français. Les plus chanceux feront le voyage d'Italie, les autres se consoleront agréablement avec le catalogue édité par Electa et bientôt disponible à la Librairie.

 

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Images et documentation : Villa Médicis