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William Gay, Grand prix de littérature policière 2010

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Publié le 24/09/2010
Mars 2010, publication de La mort au crépuscule aux éditons du Masque, première traduction en France de l'écrivain originaire du Tennessee, William Gay. Une nouvelle voix est née, les critiques le plébiscitent, nos libraires l'adorent, les récompenses tombent.
Grand prix de littérature policière 2010 aujourd'hui, gros coup de cœur du rayon Polar au moment de sa sortie, nos libraires continuent de défendre ardemment La mort au crépuscule. Voici le petit article qu'ils écrivirent à l'époque pour vous en donner le goût :



Ce nouveau venu évoque des noms au talent certain : James Lee Burke (version Vers une aube radieuse) ou les regrettés Larry Bown (Fay) et Charles Williams (La fille des Collines) : un univers rugueux, âpre et rustique, et, à l'instar de ses prédécesseurs, des passages d'un lyrisme lumineux. Cette écriture sert une trame classique, à mi-chemin entre tragique course poursuite sanguinaire et roman d'initiation presque cathartique.

Le point de départ est surprenant : de nuit, un frère et une sœur profanent des tombes, leur dessein est un peu flou – ils constatent en fait que le croque-mort, Fenton Breece, effectue des mises en scène pour le moins irrespectueuses avec les défunts... La découverte d'une série de photos montrant le nécrophile s'adonnant à des étreintes passionnées perturbe cette société bien ordonnée et la bourgade va alors devenir trop étroite pour les ambitions des différents protagonistes : Tyler et sa sœur en maîtres-chanteurs, Fenton Breece en maître de cérémonie et l'infâme Granville Sutter en chasseur impitoyable. Entamant une lutte pour sa survie, Kenneth Tyler fuit son bourreau dans les bois sombres du Harrikin : les traverser devrait le mener au salut.

L'immense Nuit du Chasseur est évoqué par cette ambiance à la fois oppressante et onirique, ainsi que les ombres de Cormac McCarthy, James Carlos Blake et autre Pete Dexter, pour la peinture sans concession du côté sombre du rêve américain, où corruption et violence règnent en maîtres incontestés. Bref, un roman majeur.