Sa renommée internationale est née du rapport troublant entre sa beauté lumineuse et les âmes sombres des personnages qu'il a incarné tout au long de sa carrière. Ses interprétations tendues et stoïques, souvent dans le rôle d'hommes séduisants en proie à des troubles intérieurs, étaient marquées par des explosions soudaines de violence et d'émotion. Déroutant à l'écran mais aussi dans sa vie, ses relations douteuses et ses tourments amoureux vont nourrir la presse et les actions en justice, jusqu'à la fin de sa vie.
Sa carrière cinématographique va essentiellement se dérouler sur le continent européen. Avec une filmographie riche de titres tels que "Rocco et ses frères" (1960) et "Le Guêpard" (1963) de Luchino Visconti, "Plein soleil" (1960) de René Clément, premier film a exploiter vraiment son charisme, " L'Éclipse (1962) de Michelangelo Antonioni," Mr. Klein" (1976) de Joseph Losey dont l'acteur dira que c'était son meilleur rôle. Mais c'est dans des films policiers populaires dont « Le Samouraï » (1967) et « Le Cercle Rouge » (1970) de Jean-Pierre Melville que Alain Delon créera son personnage le plus durable, celui d'un tueur se cachant derrière une garde-robe impeccable et un visage placide.
Bien qu'il soit surtout connu pour ses rôles de criminels séduisants et amoraux, son statut de sex-symbol mondial catégorie félin ne l'empêchera pas de jouer des rôles de flics aux multiples facettes dans les années 70, avec ou sans moustache aux côté de Jean-Paul Belmondo ou du vieillissant Jean Gabin, l'image véhiculée est complexe, solitaire et violent mais toujours avec cette tendresse si particulière.
Le critique Anthony Lane dans un article du New Yorker de 2024 dira de son personnage dans "Plein Soleil"- " Voici quelqu'un, de toute évidence, dont nous devrions nous éloigner, et pourtant nous ne pouvons pas nous en détacher. On ne peut même pas regarder ailleurs. »
L'acteur est décédé ce dimanche à l'âge de 88 ans.