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Australie : écrire la tête en bas 1

Publié le 27/05/2008
Un voyage aux antipodes, à la découverte d'une littérature trop souvent confondue avec les romans anglais ou américains, qui possède un charme bien particulier.

La culture australienne a plus de 40 000 ans mais sa littérature est bien plus récente, elle date à peine du XIXe siècle. Si les cultures traditionnelles privilégiaient l'expression orale ou picturale, il en ira tout autrement des anglais qui peupleront l'ancienne colonie pénitentiaire de sa Gracieuse Majesté. Les premières traces littéraires australienne sont en effet des récits de voyages ou d'installation produits par des explorateurs ou des fonctionnaires anglais en poste aux antipodes. Ce n'est que vers la fin du XIXe siècle que naît le sentiment d'une littérature indigène et d'une spécificité culturelle australienne décomplexée par rapport à sa tutrice européenne.

Henry Lawson est l'un de ces pionniers. Suivi bientôt par Miles Franklin, romancière féministe. Les questions de société ne sont pas non plus ignorées dans ce pays qui, bénéficiant d'un régime démocratique stable, n'en est pas moins extrêmement clivé sur le plan social. En témoigne Katharine Susannah Pritchard et ses romans où pour la première fois, les aborigènes sont représentés.

Une des plus remarquables œuvres littéraires australiennes est certainement Such is Life, de Joseph Furley, conducteur d'attelages qui décrit ses conditions de vie, entre anecdotes et réflexions philosophiques.

Le second vingtième siècle voir émerger une Australie renaissante en carrefour économique de l'hémisphère Sud. Ce nouveau bien-être n'est hélas pas partagé par tous et donne le jour à une génération d'écrivains aborigènes qui, délaissant les supports traditionnels vont s'emparer de la langue des colonisateurs pour porter au jour leurs souffrance : Jack Davies a choisi le théâtre, mode d'expression le plus de la tradition orale; les thèmes: les conflits entre les aborigènes et les autorités locales. Athur Upfield, bien qu'émigrant britannique, a beaucoup contribué à populariser la culture aborigène à travers ses romans policiers ayant pour héros un détective métis dénommé Napoléon Bonaparte.

Aujourd'hui, l'Australie littéraire s'étend des récits picaresques de Peter Carey aux minimalisme de Tim Winton. La romancière populaire Colleen McCullough a connu un succès planétaire avec Les oiseaux se cachent pour mourir, comme Thomas Keneally avec La liste de Schindler. Le roman noir autralien est lui aussi tout à fait remarquable et vaut bien le détour. En bref, la littérature australienne est à l'image de son terreau : riche, diversifiée, parfois violente et toujours belle.

Quelques pistes de lectures...

Maxx Barry, Jennifer Gouvernement, Calmann-Levy
Hack Nike, chargé de distribuer les baskets ornées de la célèbre virgule, est flatté quand il est repéré par les rois du marketing qui viennent d'inventer une technique de promotion révolutionnaire: tuer une douzaine d'adolescents pour créer l'événement autour du modèle. Paniqué, ce dernier court prévenir la police, qui accepte de se charger du boulot, mais qui finalement sous traite l'affaire à la NRA, le lobby des armes à feu, qui arrondit ses fins de mois en mettant à la disposition du plus offrant son service "action". Explosif.

Géraldine Brooks, 1666, Calmann-Levy
L'année de la grande peste en Europe. Punition de Dieu ou invention du malin? Dans un petit village minier du centre de l'Angleterre les passions s'exacerbent, la peur se répand et la trame fragile du tissu social se délite.

Peter Carey, La Véritable histoire du gang Kelly, Plon
Le légendaire Ned Kelly griffonne son témoignage sur des bouts de papier alors même que la police est à ses trousses. Pour les autorités, Kelly est un voleur et un assassin. Pour ses proches, immigrés irlandais sur une terre australienne inhospitalière, le hors la loi est un héros qui n'a cessé de défier le pouvoir anglais. Un western australien rappelant à la fois Huckleberry Finn, Robin des bois et Billy the kid.

Steven Carroll, Un long adieu, Phébus
Michael mène la banale existence d'un adolescent de la banlieue de Melbourne; ses rêves ont plus d'importance que la réalité qui l'entoure. Il aspire un jour à devenir le plus grand joueur de cricket du monde. En 1960 2 événements vont marquer son existence et le mener au seuil de l'âge adulte: la venue en Australie d'une fameuse équipe de cricket et sa rencontre avec Kathleen, une orpheline qui sera son premier amour.

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Bibliographie