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Centenaire Bernard Manciet

Une actualité de Véronique M.
Publié le 02/09/2023
Né en 1923 et disparu en 2005, l’écrivain landais Bernard Manciet aurait eu 100 ans. Le 27 septembre 2023 à 18h (station Ausone), la librairie Mollat célébrera l’auteur en présence de son ami, traducteur et spécialiste Guy Latry. Cette rencontre, ponctuée de lectures de son œuvre, sera animée par Katy Bernard, Maître de conférences d’Occitan à l’Université Bordeaux-Montaigne.

Bernard Manciet reste peut-être inconnu ou méconnu pour la plupart. Au XXe siècle, il demeure l’un des plus grands représentants de la littérature occitane, l’occitan étant la langue fondée par les troubadours au Moyen-Âge. Il a porté haut cet héritage plus qu’il ne l’a revendiqué comme d’autres confrères occitans. Dans une interview, il affirmait son anticonformisme et sa place singulière dans cette culture : “je suis un renard de la langue, et avant d’arriver à faire rentrer un renard dans une cage…” 

Plus précisément, sa langue première et principale est le gascon (variante de l’occitan) mais il a aussi écrit en français (moins nuancé selon lui), et s’est exprimé dans tous les genres : poésie, romans, nouvelles, théâtre, essais, mais il est aussi auteur de dessins. 

Son territoire est linguistique tout autant que géographique : ce sont les Landes de Gascogne. Pour celui qui s’est toujours considéré comme “un adolescent de la poésie, toujours émerveillé comme à 15 ans, 16 ans, même avant, comme à 11 ans 12 ans par tout ce qu’il y a de poétique dans ce monde qui est merveilleux”, cet attachement à ce triangle de sable et d’eau entre le Bordelais, Nérac et Bayonne est une “terre reflet du ciel”, et le poète doit parvenir à faire “entendre dans ses textes les vagues de l’océan”.

Après des études à Bordeaux, à Paris, et une carrière après-guerre dans la diplomatie en Allemagne et en Amérique du sud, Bernard Manciet regagne définitivement son pays natal en 1955, à Trensacq pour se consacrer à l’écriture.

Dans les années 50, il compose une trilogie romanesque réunie et traduite par Guy Latry aux éditions in-8 sous le titre Romans : Le Jeune Homme de novembre (Lo gojat de noveme), La Pluie (La Pluja), et Le Chemin de terre (Lo Camin de tèrra).


Mais c’est la poésie qui le consacre dans le monde littéraire avec L’Enterrement à Sabres (L’enterrament a Sabres) qui demeure son livre majeur. Il a travaillé et traduit lui-même en français pendant une vingtaine d’années ce poème riche de cinq mille vers qui a été publié en 1989 par les éditions Ultreïa, puis en 1996 par les éditions Mollat et enfin repris en format de poche dans la prestigieuse collection Poésie/Gallimard, une première pour un recueil bilingue en langue régionale !

Dans L’enterrement à Sabres, une vieille femme solitaire nommée “dauna” (la Donne, soit la dame en occitan) vient de mourir. Autour d’elle veillent les habitants du village de Sabres et le lecteur, tous conviés à ses funérailles qui se déroulent en seize chants remplis d’histoires, de références bibliques et païennes. Selon Guy Latry, c’est “le poème d’un peuple, le monde de Sabres” (village natal de Bernard Manciet) incarné par cette femme qui “est le tombeau de la civilisation landaise, sauf que, magnifiée par la poésie, elle devient quelque chose de vivant”.


Pour découvrir ou redécouvrir la vitalité de l'œuvre abondante de Bernard Manciet,  ne manquez pas la création de “L’eau mate” (éditions L’Escampette) par la compagnie Tiberghien soutenue par l’OARA, du 5 au 8 octobre au théâtre Le Lieu sans nom à Bordeaux. Deux places seront à gagner prochainement sur notre page Facebook !

Et rendez-vous à la librairie Mollat (station Ausone) le mercredi 27 septembre à 18h pour une soirée anniversaire et lectures en occitan et français !

Recueils poétiques de Bernard Manciet

Les romans et autres oeuvres en prose de Bernard Manciet

Théâtre