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Ces méchants qu'on adore détester

Une actualité de Lucie
Publié le 24/04/2018
Jusqu'en juin, nous vous proposons de nombreux événements à la librairie (rencontres, concours et cadeaux) et de revenir sur certains aspects qui font la richesse de la littérature policière. Que serait un polar sans méchant ? Retour thématique sur les terribles garçons du genre !
Ah ! Les méchants ! Les vilains, les bad-boys, les tueurs, les manipulateurs, les menteurs, les pervers, les violents … Le polar et ses dérivés regorge de ces figures haïes mais délicieusement craintes qui depuis des années mettent l'angoisse dans le cœur du lecteur. En opposition avec le personnage principal du héros dont il est souvent la Némésis, il met traditionnellement en valeur les actions de ce dernier. Fort heureusement pour nous autres lecteurs, cela fait belle lurette que les écrivains d'ici et d'ailleurs donnent corps à leur personnages marginaux, et brouillent de plus en plus la frontière entre le bien mal. Petit tour d'horizon (très succinct, le sujet est monumental!) de ces hommes terribles qui hantent nos bibliothèques.


L'auteur parfois choisit d'axer toute sa narration du point de vue du personnage maléfique, du point de vue du monstre... Roman fondateur du genre, Au-delà du mal de Shane Stevens vous propose plus de 800 pages en compagnie d'un psychopathe sanguinaire qui devient le véritable héros du livre. James Ellroy vous convie également à partager les souffrances de son personnage de schizophrène, né au mauvais endroit au mauvais moment, tuant au hasard et donc (presque!) impossible à tracer. L'intimité affreuse également au cœur du roman de Joyce Carol Oates, Zombi, journal intime d'un homme cherchant à créer sa propre créature à travers la lobotomisation...

Nombre de super-vilains sont devenus des références littéraires, voire de véritables icônes, à l'image du psychiatre cannibale Hannibal Lecter qui propulsa Thomas Harris au rang de star. Parmi ces personnages dangereux devenus aussi célèbres que leurs antithèses les pourchassant, impossible de ne pas mentionner Moriarty et son incroyable intelligence dans son combat contre Sherlock, ou encore Karla, agent soviétique ennemi privilégié de l'espion George Smiley inventé par John Le Carré. Si le Dr No, adversaire de James Bond, n'a jamais existé, l'éventreur du Yorkshire raconté par David Peace a lui bel et bien semé la terreur chez nos voisins britanniques pendant plus de 10 ans.

Si certains méchants préfèrent agir seuls, il en est d'autres qui tirent leur force de leur gang, famille, caste. Moults auteurs nous plongent donc avec délice dans les méandres de la mafia, à l'image de De Cataldo dans Romanzo Criminale, où nous suivons une bande malfrats hauts en couleur dans la Rome des années 70. Les gangs de narco-trafiquants passionnent Don Winslow qui consacre un diptyque au trafic de drogue à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Autre petite famille peu sympathique mais néanmoins efficace : les yakuzas, dont certains secrets seront révélés dans les mémoires d'Ijichi Eiji. Nos truands français ne sont pas en reste, à travers notamment Touchez pas au grisbi, de Simonin.

Mais tous ces hommes ne sont pas que de vils escrocs ! Il en est qui sont aussi drôles tel Dick Lapelouse, tueur à gages discount de Sébastien Gendron, maladroits comme Dortmunder, voleur malchanceux de Donald Westlake, ou encore … poilus, comme vous le découvrirez dans La bouffe est chouette à Fatchakulla, roman cultissime et inclassable signé Ned Crabb.


Ces hommes terribles n'ont pas fini de nous faire tourner des pages !

Dans la tête du tueur

Vilains superstars

Les copains d'abord

Méchant mais pas que