Chargement...
Chargement...

Clinique de La Borde

Publié le 05/03/2014
« Les soi-disant soignants, les soi-disant soignés » Jean Oury
Historique

Créée en 1953 par le docteur Jean Oury, la clinique de Cour-Cheverny dite clinique de La Borde, est une clinique psychiatrique privée pour adultes, agréée et conventionnée. Elle s'inspire des principes de la psychothérapie institutionnelle (organisation collective et paritaire (soignants - soignés) des activités et des services quotidiens). La psychothérapie institutionnelle a été propagée par François Tosquelles, psychiatre catalan, qui s'était établi à la l'hôpital de Saint-Alban au sein duquel Jean Oury avait exercé.

Très rapidement, la clinique de La Borde a joui d'une renommée nationale puis internationale. Attirant de nombreuses personnalités, l'établissement a connu une période d'essor considérable autour de personnalités de renom : Félix Guattari, Fernand Deligny, Claude Jeangirard…

Toujours dirigée par son fondateur, ce lieu continue à recevoir des patients selon ses mêmes principes et est considéré comme une référence dans ce domaine.

Psychothérapie institutionnelle

En accord avec les principes de la psychothérapie institutionnelle, La Borde fonctionne dès sa fondation sur la création de commissions où, ensemble, soignants et patients prennent en charge les problèmes matériels et décisionnels concernant le lieu de soin.

Les échanges dans les commissions favorisent la réinsertion sociale, l'apprentissage de la vie en commun, l'acceptation de l'autre, l'apprentissage de la frustration.

Comme support à cet engagement, a été crée, dès les années 50, le Club thérapeutique. Sa fonction est de « travailler » l'ambiance de l'ensemble de la clinique, en veillant à la vie des différents ateliers : jardin, serre, écurie, sports, artisanat, journal, bibliothèque, musique, théâtre, photo, etc.

À La Borde, le terme « ateliers » englobe, non seulement les activités artistiques, ludiques et corporelles, mais aussi les activités du quotidien, qui vont du ménage, à la cuisine, aux présences dans les infirmeries. L'ambiance contribue à l'efficacité des traitements et des actes médicaux. Chaque être humain est considéré à la fois en tant qu'être singulier, mais aussi en tant qu'être social, même, et surtout, s'il est désocialisé. Ces deux dimensions sont prises en compte dans le traitement.

Tout membre du personnel de La Borde, du médecin au cuisinier, est formé à accueillir la parole du patient, et à y faire face par lui-même, complétant la prise en charge individuelle, singulière, par une personne fixe, aussi bien au niveau du traitement chimiothérapique que de la psychothérapie la plus fine.

D'autres établissements existent (La Chesnaie par exemple). Le mouvement a essaimé peu à peu en France (Pierre Delion en est un des représentants) et dans le monde.

Cette expérience s'est située dès le départ au carrefour de la psychanalyse, de la psychosociologie et de la politique.

Sources Félix Guattari, Marie Depussé, De Leros à La Borde Précédé de Journal de Leros, Paris, Nouvelles Éditions Lignes, 2011.
Catherine de Luca-Bernier, L'Accueil à la clinique de La Borde, [PDF en ligne].
Jean-Claude Polack, Danielle Sivadon, La Borde ou le Droit à la folie, Calmann-Lévy, Paris, 1976.
La Grenouille


Photographie : © http://gps.over-blog.com/article-23610706.html