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Colette 8

Publié le 10/03/2004
Cinquante ans après...

"On ne guérit jamais de son enfance" disait Léon-Paul Fargue. C'est d'une enfance choyée à Saint-Sauveur-en-Puysaye, dans l'Yonne, que Colette, de son vrai nom Gabrielle-Sidonie Colette, née le 28 janvier 1873, eût du mal à guérir.

Entre son père : le "capitaine", ancien militaire devenu précepteur, sa mère : l'admirable Sido, figure maternelle emblêmatique s'il en est, dont le célèbre appel :"les enfants, où sont les enfants ? " doit encore résonner en ces lieux, et ses trois demi-frères et soeur, il existait une vraie tendresse et estime mutuelle.

"J'ai vécu dans ces bois pendant dix années de vagabondages éperdus. Je glanais la mûre, la merise ou la fleur, je battais les taillis et les près gorgés d'eau en chien indépendant qui ne rend pas de compte" (La maison de Claudine)

De Sido, elle acquit ce sens si profond de la nature, des bêtes, de la vie, dont elle sût si bien parler à travers tous ses livres.

Quand elle ne courrait pas les bois, elle dévorait Balzac, Mérimée, Hugo, Zola...

Colette / Claudine
Colette en Claudine, Claudine en Colette ?

C'est pourtant à vingt ans, après que les Colette, ruinés, ont du partir vivre chez Achille, le fils ainé, devenu médecin, qu'elle quitte cette douceur de vivre pour épouser Henry Gauthier-Villars, dit Willy, ,journaliste, critique musical, "négrier des lettres", boulevardier , grand amateur de femmes, de quinze ans son ainé. Ami de la famille, Willy, personnage pas très attachant, permit néammoins à Colette d'être introduite dans les salons littéraires parisiens.

Le couple s'installera d'abord au 27, rue Jacob, voisins d'une certaine Nathalie Clifford-Barney, égérie sapphique du tout Paris, qui initiera Colette à d'autres plaisirs...

Ils cotoient alors Marcel Schwob, Marguerite Moréno (qui restera l'amie intime jusqu'à sa mort), Sacha Guitry, Rachilde, Marcel Proust...

C'est en 1900, que paraît Claudine à l'école inspiré et rédigé par Colette, mais signé Willy ; s'ensuivront Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s'en va, tous plébiscités par le public.

Commence une période difficile auprès d'un mari infidèle et souvent absent : La retraite sentimentale qui paraît sous son nom, coincidera à cette étape de sa vie.

Colette se lance alors dans une carrière de music-hall où elle fera scandale, s'affichant dans une scène de mimodrame avec la marquise de Belbeuf dite Missy, qui sera sa compagne après son divorce d'avec Willy.

...en danseuse orientale
Au music-hall

C'est en 1910 qu'elle rencontre Henry de Jouvenel, directeur du journal Le Matin qui lui en confie la chronique littéraire.

De leur union naît la petite Colette surnommée Bel Gazou, dont Colette s'occupera à distance, couvrant cependant la petite fille de tendres propos épistolaires. Sido s'éteint ce même jour.

Devenue baronne, Colette dispose de plus de moyens pour écrire, voyager, se lancer dans l'ouverture d'un salon de beauté, recevoir à sa guise...

Après une idylle scandaleuse avec Renaud de Jouvenel, son beau-fils, Colette et Henry de Jouvenel se séparent en 1923.

Maurice Goudeket, son dernier compagnon - "mon meilleur ami" comme elle se plaisait à le dire, fut le témoin de ses derniers jours au Palais Royal le 7 aout 1954.

Inhumée au Père Lachaise, elle fût la première femme à avoir des obsèques nationales.

 

Colette
 

A l'occasion du cinquantenaire de sa mort, de nombreux ouvrages ont été réédités dont :

Aux éditions Fayard : Sido, Les vrilles de la vigne, La paix chez les bêtes, Duo, La maison de Claudine, Paris de ma fenêtre, Le fanal bleu, La chambre éclairée.

Toujours disponible en Pleiade, les Oeuvres complètes, en 4 volumes et dans la collection Bouquins, chez Robert Laffont, sous coffret en 3 volumes

Bibliographie