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Le Taoïsme

Publié le 21/04/2010
Depuis le 31 mars 2010, le taoïsme est à l'honneur au musée du Grand Palais à Paris avec la magnifique exposition La Voie du Tao, un autre chemin vers l'être qui propose à travers plus de 250 œuvres un voyage passionnant à la découverte de l'une des plus vieilles traditions religieuses chinoises. L'occasion pour nous de remonter le temps et s'attarder un peu sur cette pensée déroutante, à mi-chemin entre philosophie et croyances populaires.



D'un point de vue philosophique, le taoïsme s'est construit en réaction à l'autre grande école de pensée de l'époque, le confucianisme. Confucius pensait que l'individu, afin d'acquérir de grandes vertus intellectuelles, morales et politiques, devait avant tout respecter les normes traditionnelles de la société. Pour Lao-Tseu, fondateur du taoïsme, l'homme devait ignorer ces exigences sociales pour chercher à se conformer uniquement au principe fondateur de l'univers, le Tao (« Voie »).

Pour être en harmonie avec le Tao, l'homme doit pratiquer le « non-agir », ou du moins rien de forcé ou d'artificiel. En suivant les impulsions de sa propre nature, il réalise l'union avec le Tao et en retire une force grâce à laquelle il arrive à transcender toutes les distinctions terrestres, même celle entre la vie et la mort. Le taoïsme a emprunté divers éléments faisant partie de la cosmologie traditionnelle chinoise, le plus connu étant celui que l'on désigne par Yin et Yang. Ces deux notions classent la réalité selon un système binaire dans lequel les opposés, loin d'être inconciliables, sont complémentaires et interdépendants. Yin est associé au féminin et à la Terre, Yang au masculin et au Ciel, liant entre eux tous les éléments qui composent l'univers.

Le canon taoïste se compose de textes liturgiques, médicaux et alchimiques, d'ouvrages hagiographiques et cosmologiques ou encore de livres de divination et d'astrologie. L'un des textes les plus connus et les plus commentés est certainement le Daode jing, (« Livre, ou Classique, de la Voie ou de la Vertu »), chef d'œuvre indiscutable de la littérature chinoise, compilé, selon la Tradition, aux premiers siècles de notre ère. D'un style sobre et concis, entre aphorismes et poésie mystique, ce texte déroutant de prime abord contient certains des thèmes fondamentaux du taoïsme : la spontanéité et le non-agir, l'idée de retour et l'exaltation du laisser-aller au cours des choses, renvoyant tour à tour à la métaphysique, à la culture et à l'art de gouverner.

La tradition attribue généralement le Daode jing à Lao-Tseu, ou Laozi ("Vieux Maître"), considéré comme le fondateur du taoïsme. Ayant vécu entre le VIeme et le Veme siècle av. J-C., historien-archiviste de profession, Lao- Tseu aurait rassemblé ses enseignements dans ce recueil qu'il aurait ensuite donné à un garde chinois en voulant traverser la frontière avant de disparaître sans laisser de traces. Dès le début de notre ère, des légendes ont commencé à naître sur Lao-Tseu : on le considérait comme une manifestation du Tao, et l'on pensait qu'il pouvait prendre 81 formes différentes pour transmettre son enseignement dans le monde. Il fut divinisé officiellement en 165 après Jésus-Christ, et on lui attribua le titre de suprême Seigneur Lao. A sa suite, d'autres "Maîtres" ont pu approfondir cette "recherche de la Voie", notamment Lie-Tseu et Tchouang-Tseu. Contrairement au 'Vieux Maître", ils ne seront jamais divinisés mais atteindront néanmoins le statut d' Immortel, qui désigne les êtres humains qui ont su se fondre avec le Tao, incarnant ainsi l'idéal taoïste le plus haut.

Enrichi d'influences diverses dérivées des croyances païennes de la Chine ancienne, du chamanisme et des arts divinatoires, le taoïsme a été préservé et reste aujourd'hui une doctrine inséparable de la culture populaire chinoise, allant même jusqu'à influencer les arts, la médecine, l'alimentation et la sexualité.

Bibliographie