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Les chrétiens d'Orient

Publié le 10/02/2011
De la commémoration du 400e anniversaire de Matteo Ricci, le jésuite qui évangélisa la Chine, aux travaux du Synode des évêques convoqués par Benoit XVI en octobre dernier sur le thème de l'Église catholique au Moyen-Orient, il aura été difficile en 2010 de passer à côté de l'ampleur et de la gravité de la situation de ceux que l'on appelle communément les « Chrétiens d'Orient ».
Sans oublier les événements souvent tragiques qui reviennent régulièrement sous les feux de l'actualité, posant la question de l'avenir des ces communautés et la possibilité d'une coexistence pacifique entre différentes traditions culturelles et religieuses. En Irak, en Israël ou au Liban, les violences antichrétiennes se multiplient, poussant peu à peu les chrétiens vers l'exil. En Égypte, les coptes sont régulièrement en proie à des discriminations sociales et peuvent devenir la cible d'attentats meurtriers, comme ce fut le cas le1er janvier dernier dans une église d'Alexandrie.

L'expression « chrétiens d'Orient » désigne les quelques 200 millions de chrétiens, majoritairement catholiques ou orthodoxes, présents dans le monde, installés pour l'essentiel dans les pays du Proche et du Moyen-Orient. On y inclut aussi les minorités plus ou moins importantes d'Arménie, d'Inde, du Pakistan, d'Indonésie et d'Éthiopie.

La plupart des ces Églises d'Orient sont issues des grandes querelles autour de la définition de la nature du Christ, largement débattue dans l'Antiquité chrétienne. C'est notamment le cas de l'Église copte d'Égypte, numériquement l'une des plus importantes communautés chrétiennes d'Orient (plus de 10 millions de chrétiens, soit 10% de la population du pays). En 451, le quatrième concile œcuménique convoqué à Chalcédoine conclut sur la double nature divine et humaine de Jésus, doctrine qui fut rejetée par l'Église d'Égypte, ainsi que par la Syrie et l'Arménie. Selon elles, la nature humaine du Christ, par essence finie et limitée, a été «absorbée» par sa nature divine, infinie et illimitée, qui seule doit être reconnue. Ces trois Églises sont généralement regroupées sous le terme d'Églises non-chalcédoniennes monophysites (littéralement, «d'une seule nature»).

De même,vingt ans plus tôt, le concile d'Ephèse avait condamné la thèse de l'évêque Nestorius de Constantinople, selon laquelle il fallait dissocier dans la personne du Christ les natures humaines et divines. Ainsi était née l'Église assyrienne, dont le patriarcat se situe actuellement en Irak.

On peut citer cinq autres grandes Églises d'Orient : l'Église maronite (3 millions, dont un tiers au Liban), l'Église melkite (2 millions de fidèles en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Israël), l'Église chaldéenne (1,95 million en Irak, en Syrie, en Iran), l'Église byzantine (1,9 million en Égypte, Palestine ou Israël) et l'Église syriaque (1,5 million de membres au Liban et en Syrie).

A ces Églises « historiques » s'ajoutent les millions de chrétiens immigrés ou installés plus récemment dans des pays culturellement éloignés du christianisme, comme au Maghreb, en Inde ou en Chine, qui, en tant que minorités religieuses, peuvent être la cible de violence ou de discriminations. De nombreuses parutions, articles ou livres, et plusieurs expositions à travers la France rendent régulièrement compte de l'évolution du christianisme oriental et de ses enjeux à travers le monde.

Bibliographie