En se limitant à la frontière occidentale, Michelle Perrot navigue entre le temps (la chambre du roi ou la chambre ouvrière) et les lieux (chambre d'hôpital ou d'hôtel). Ce lieu est selon elle le «balcon du monde», celui des dames par excellence. C'est aussi un lieu de vie, de souffrance, d'amour, de mort.
Son ouvrage est l'aboutissement de trois années de lectures, recherches et réflexion.
La liste de ses lectures est exubérante. Des classiques qui ont marqué l'histoire de la littérature mais également des ouvrages très récents constituent sa malle aux trésors de références. Les références à des essais, à des romans, à des articles touchant à la philosophie, à la psychologie, à la sociologie, ou à l'art foisonnent donc dans ce livre. Sa lecture sollicite notre curiosité en suscitant des rapprochements dans ces divers domaines.
Faute de n'avoir pas lu suffisamment de littérature policière, elle regrette juste de n'avoir pas pu explorer la chambre du crime. Elle n'écarte cependant pas le projet de s'y pencher un jour.
Auparavant, Michelle Perrot avait déjà flirté avec l'intime. Elle s'est intéressé de très près à Georges Sand, femme politique engagée, et lui a d'ailleurs consacré divers articles. Dans son Histoire de chambres, elle lui dédie un chapitre entier.
En s'appuyant sur le travail en prison de Michel Foucault, elle publie en 2001 Les ombres de l'histoire, une somme d'articles sur la criminalité et le châtiment au XIXeme siècle.
Enfin, Il existe en librairie un ouvrage remarquable, L'histoire des femmes en Occident des origines à nos jours. Il est le fruit d'un travail effectué en collaboration
avec un autre grand historien, Georges Duby.
Image : © Ulf Andersen / éditions du Seuil