Publié le 23/03/2023
Poursuivons notre traversée à la découverte des historiens et historiennes qui ont profondément marqué leur discipline. Aujourd'hui, nous vous faisons découvrir Michelle Perrot, grande historienne, spécialiste de la classe ouvrière et précurseuse de l'histoire des femmes.
Née à Paris en 1928, elle provient du milieu de la petite bourgeoisie éclairée. Elle intègre la Sorbonne en 1946 où elle découvre l’histoire sociale, notamment l'étude du mouvement ouvrier. Elle adhère d’ailleurs au parti communiste durant cette période qu'elle quittera par la suite.
C’est à partir de mai 68 que Michelle Perrot s’intéresse à l'histoire des femmes. En effet, ce mois signe un tournant important dans l'essor du féminisme car il conduit à une profonde remise en question de l'histoire et de la place des femmes dans la société. Après avoir fini d’écrire sa thèse « Les ouvriers en grève (1871-1880) » en 1971, l'histoire des femmes devient un objet d'étude à part entière. Elle devient professeur à l’Université Paris VII où elle enseigne l'histoire contemporaine.
Dès lors Michelle Perrot écrit plusieurs études et tient diverses conférences sur l’histoire des femmes. La plupart d’entre elles sont reprises dans son œuvre Les Femmes ou les silences de l’Histoire (1998), dans laquelle l’auteure cherche à reconstituer une histoire globale dans laquelle celles-ci ne sont pas exclues. Elle co-dirige également avec Georges Duby la célèbre Histoire des Femmes en Occident, de l’Antiquité à nos jours devenu un classique aujourd'hui.
Dans son dernier ouvrage Le temps des féminismes coécrit avec Eduardo Castillo, l’écrivaine se livre à un exercice d'égo histoire et retrace les étapes qui l'ont conduites à s'intéresser aux courants féministes.
Dotée d’une carrière universitaire brillante, Michelle Perrot aura permis de redonner une place aux femmes, trop longtemps oubliée dans les travaux des historiens.
Adela Pasquiers
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