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Perse-Iran : une belle filiation littéraire

Publié le 08/06/2006
Grande civilisation, le monde Persan reste trop souvent méconnu du public français : sa littérature que l'on traduit de plus en plus mérite pourtant qu'on s'y attarde car elle contient des pépites, oeuvres classiques ou très contemporaines.

'iran est au cœur de l'actualité du moment pour de tristes raisons où il est question de danger nucléaire, de menaces ou de représailles. Foin de tout cela, il nous a paru utile et beau de mettre en avant cette civilisation héritière de la Perse et dont l'Iran est l'héritière moderne, une culture riche et belle où la littérature se taille une grande part et dont, années après années, il nous est donné de découvrir noms anciens et contemporains. Voici donc une bibliographie commentée et forcément subjective de cette littérature persane : n'hésitez pas à nous signaler de criants manques qui viendront enrichir ce travail.

La littérature iranienne ancienne
Les textes iraniens les plus anciens, ceux qui ont résisté au temps et qui ont été traduits plus tard en français, sont des œuvres poétiques datant de notre moyen âge. Ils sont souvent empreints de mysticisme et évoquent l'amour sous toutes ses formes, qu'il soit charnel ou bien divin.

Omar Khayyam (1048 – 1122) est sans doute le poète iranien le plus lu à travers le monde. Ecrivain, philosophe, mais aussi mathématicien, il est l'auteur des célèbres Quatrains, vers sensuels et mystiques qui appellent les hommes à connaître l'ivresse de Dieu au-delà de la religion instituée. Au fil des ans, le nombre de quatrains attribués à l'auteur n'a cessé de croître, brouillant l'identité de l'œuvre originale et lui conférant un aspect quelque peu libertin et irrévérencieux. Ce poète a inspiré à l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf son très beau roman Samarcande qui raconte l'histoire de ces Robaïyat (les quatrains) dont l'unique manuscrit a disparu avec le naufrage du Titanic

Nezami est un poète du XIIe siècle qui a connu une très grande renommée de son vivant. Ses œuvres ont été lues par les rois et enluminées par les peintres de cour. Il est, entre autre, l'auteur des Sept portraits (Fayard, 2000) et du Pavillon des sept princesses (Gallimard, 2000), œuvre considérée comme la quintessence des Mille et unes nuits, qui narre le songe visionnaire d'un prince initié à la sagesse par les sept récits fantasmagoriques de ses sept épouses.

Shirazi d'Hafez (1325 – 1390), est une figure majeure de la poésie lyrique persane. Les éditions Verdier viennent de publier une nouvelle traduction de son œuvre la plus importante, Le Divan. Il s'agit d'un ghazal, un chant masculin adressé à une belle, un genre tout à fait représentatif de la poésie courtoise arabe. Shirazi est aussi l'auteur de L'Amour, l'amant, l'aimé (Actes sud, « Sindbad », 2000) quelques cinq cent poèmes qui évoquent l'amour charnel idéal ou mystique mais qui sont aussi représentatifs de la spiritualité de l'auteur et de sa vision d'un monde illusoire.

Galal-al Din Rûmi (1207 – 1273) est un poète mystique persan fondateur de l'ordre des Derviches tourneurs. Il est entre autre l'auteur des Odes mystiques (Points Seuil, 2003), œuvre dans laquelle il se fait le chantre du désir amoureux, de la nostalgie amoureuse d'une bien-aimée inatteignable et toujours en fuite.


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Bibliographie