Les deux hommes se rencontrent pour la première fois en 1908, alors que la psychanalyse n'existe que depuis quelques années. Entre eux, le rapprochement est immédiat. L’énergie et la dévotion enthousiaste de Ferenczi donnent à Freud beaucoup d'encouragements pour poursuivre ses travaux et donner à la psychanalyse, "l'enfant de tous ses soucis", toute sa légitimité.
Leurs échanges, passionnés, parfois houleux, a donné lieu pendant vingt-cinq ans à une riche et abondante correspondance. Leur collaboration est aujourd’hui considérée comme essentielle dans la construction de la psychanalyste moderne, tant sur le plan clinique que théorique. Dans ce dernier domaine, Ferenczi a apporté des contributions majeures. Si son fameux concept d'"introjection" a immédiatement retenu l'attention de Freud, ses travaux plus tardifs, sur le cadre et les limites de la cure analytique, le trauma et la résilience, ont fait de lui l'un des théoriciens les plus féconds de la psychanalyse. Mais c'est sur le plan clinique que Ferenczi a été résolument visionnaire, comme en témoigne son célèbre Journal clinique. Insistant sur l’importance de la parole, de l’écoute et plus largement, du soin dans l'analyse, Ferenczi a impulsé les grandes tendances de la psychologie moderne. Nombre de thérapies actuelles, notamment concernant la prise en charge des enfants abusés, sont en partie l'héritage des travaux du psychanalyste hongrois.