Un coup de coeur de Monica
Berlin et son histoire pendant et après la guerre, Berlin coupée en deux, Berlin sous les bottes. Et à travers Berlin, l'histoire de l'Europe de la fin d'un XXe siècle complètement schizophrène.
Si dès les premières pages il s'annonce comme une enquête (Klaus, un passeur, un Fluchthelfer se fait assassiner des années après la chute du Mur), 188 mètres sous Berlin est bien plus que ça.
Peter, Jurgen, Franz, Roman, Magda, Victoria, Klaus... autant de voix qui portent ce récit choral, des voix venues d'un autre monde, celui d'avant 1989, un monde dont les fantômes continuent à arpenter les souvenirs de tous ceux qui l'ont connu.
Malgré (ou grâce à) une construction complexe - très bien maîtrisée par ailleurs - nous sommes bien dans un pur page-turner: que s'est-t-il véritablement passé lors de la construction de ce tunnel qui aura changé la vie de tant de gens? De quelle côté se trouvait la manipulation? Autant de questions que le lecteur se pose au fil de l'histoire et qui l'empêcheront de fermer le livre avant de l'avoir fini.
Passer de Berlin Est à Berlin Ouest a été le défi de centaines de personnes... combien y ont laissé la vie? Le roman de Magdalena Parys est aussi un salut fraternel à tous ceux qui sont morts en rêvant de liberté. A une époque où l'on voit de nouveaux murs érigés dans tous les coins du monde.