L'histoire de l'une des unités de parachutistes allemands à travers sa constitution, sa formation, son engagement en Hongrie et l'action aéroportée qui a contribué à forger la réputation du bataillon, Rösselsprung : l'assaut de Drvar afin de capturer le maréchal yougoslave, Josip Broz Tito, le 25 mai 1944. ©Electre 2025

Dans le premier volet de cette série traitant de l'une des unités allemandes les plus singulières de la Seconde Guerre mondiale - l'unique unité de parachutistes des Waffen SS, le SS-Fallschirmjäger-Bataillon 500/600 -, Rüdiger W.A. Franz, parachutiste de la Bundeswehr en retraite, nous plonge dans l'univers des « diables verts SS » : constitution de l'unité en 1943, formation des hommes au saut parachuté, engagement éphémère et « sans violence » en Hongrie, et enfin l'opération aéroportée qui a largement forgé la réputation du bataillon : Rösselsprung.

Quelques jours seulement avant l'opération alliée Overlord, ces SS-Fallschirmjäger (qui, pour une majorité d'entre eux, sont des Waffen-SS dégradés, en phase de mise à l'épreuve - Bewährung - sur le front en vue d'être réhabilités) se lancent à l'assaut de la petite bourgade bosnienne de Drvar, nichée au coeur d'une vallée reculée, hostile, rocheuse et densément boisée. Objectif : capturer mort ou vif le charismatique maréchal dirigeant les partisans communistes yougoslaves : Josip Broz Tito.

Le 25 mai 1944, les parachutistes SS sont déposés par parachute ou grâce à plusieurs dizaines de planeurs. Après un relatif effet de surprise et une première bataille - brève mais sanglante - pour Drvar, les partisans se ressaisissent, contre-attaquent en force et contraignent le jour même tous les survivants du SS-Fsch.-Jg-Btl. 500 (sans oublier leurs camarades, aérotransportés à leurs côtés, appartenant à d'autres unités) à se barricader derrière les murs et fossés du cimetière de la ville, ladite « Zitadelle » de Drvar...

Le lecteur pourra palper l'angoisse régnant côté allemand durant ces 25-26 mai 1944 dans cette contrée isolée des Balkans. L'encerclement et les moments d'intensité dramatique fidèlement dépeints par l'auteur font songer - simple comparaison - à un véritable Camerone, version Seconde Guerre mondiale.

Une différence notable : les SS-Fallschirmjäger seront relevés de justesse par des unités terrestres (certaines appartenant à la 7. SS « Prinz Eugen »). Ces paras SS ont-ils pour autant rempli leur mission ? Une chose est sûre, les soldats en sursis (ces dits Bewährungs-Schützen) ont fait leurs preuves en Bosnie, ce printemps 1944.

Grâce à une collecte patiente de photos et d'archives - aidé en cela par plusieurs anciens du bataillon et d'ex-correspondants de guerre allemands -, Rüdiger Franz présente dans ce volume une iconographie captivante et précisé des débuts du SS-Fallschirmjäger-Bataillon 500 et de son opération aéroportée en Bosnie occidentale, permettant un solide accompagnement du lecteur tout au long du récit.