Une dénonciation du système capitaliste qui se jouerait de la vénalité pour créer l'esclavage moderne. Déplorant le triomphe de la philosophie du désespoir et de la soumission, l'auteur appelle à changer la façon dont l'homme pense la vie. ©Electre 2025

Le péril croît, la défaite semble inévitable. La vertu semble impuissante à enchaîner le vice. L'homme naît libre, pourtant son coeur peine à trouver la force de suivre ses convictions. L'espoir est encore en vie, mais bien peu visible. Le désespoir brise la résistance. Les rivalités humaines condamnent à subir encore et toujours l'oppression, la misère et la détresse ont remplacé la vaillance et le courage. Ce que l'on sait, ce que l'on voit et ce que l'on voudrait voir se contredit totalement. L'individu évoque une chose pour en faire une autre. Dans un monde sans évasion possible autre que la mort ou le suicide, l'homme peine à retrouver son honneur perdu.

Le capital se joue de la vénalité pour créer l'esclavage moderne. Le commerce perpétuel des actions humaines condamne l'homme à vendre sa vie pour la liberté d'avoir. Le fondamental ne peut s'établir qu'en inutilité lorsque la misère s'impose comme une évidence. Cette philosophie de la soumission doit changer. La liberté consiste à savoir déterminer si notre esclavage est sage ou si se battre suffit à redonner cette lueur d'espoir sans accepter l'inacceptable, mais bien résister sans se voir disparaître à jamais dans l'oubli de cette condition d'esclave fidèle. Rien ne peut compromettre une personne à une servile obéissance sans son accord préalable, seul le consentement libre à devenir esclave impose l'asservissement comme une nécessité.

La trahison humaine sera de mise aussi longtemps que régnera le profit personnel. L'homme se révolte contre une société qu'il a lui-même bâtie. On ne peut rien changer seul, la véritable solution, pour changer le monde, serait non pas de changer l'homme, mais bien plutôt sa façon de penser la vie, car croyez-moi, cultiver la philosophie du désespoir n'est pas une fin en soi. On ne chemine pas sur la voie de la désertion sociale sans avoir entraperçu l'étincelle de désespoir que la révolte peut engendrer.