Un coup de coeur de Sophie D.
Partant de cette inversion de la doxa, il s’attaque à montrer l’inanité de nos politiques publiques actuelles.
La croissance nous a conduit à franchir une série de limites planétaires : la Terre ne peut plus continuer à fournir des ressources à ce rythme, ni à absorber les déchets et la pollution. Mais la quête de croissance a aussi conduit à augmenter les inégalités et l'exclusion sociale.
L’Objectif de Développement Durable numéro un des Nations Unies, à savoir l’éradication de la pauvreté à l’horizon 2030, est mesuré par un critère monétaire qui se situe à 2,15 dollars par jour et par personne. Ceci repose sur l’idée qu’avec cette somme, les individus ont assez de calories par jour pour ne pas mourir de faim.
C’est un montant vraiment trop faible pour avoir une vie digne. Outre l’alimentation, une vie digne repose sur l’éducation, la santé, la mobilité et l’énergie, qui ne sont pas accessibles avec si peu.
Plusieurs pistes sont abordées afin de ne pas rester dans de la pure théorie.
Un premier point aborde l'accélération de la transition vers le bas carbone en pénalisant certains comportements (zones à faibles émissions (ZFE) et des taxes carbone) pour ensuite compenser les perdants par des primes énergies ou une fiscalité en dédommagement.
Un autre point propose d’inclure le social dans la transition : en pensant les emplois en amont, en réduisant le prix des biens et services indispensables à une vie digne et en baissant notre empreinte carbone. Ce triple bénéfice théorique trouve des débouchés pratiques : l’isolation des bâtiments crée des emplois, baisse les factures d’énergie des particuliers et les émissions de CO2. C’est aussi vrai de l’investissement dans les transports en commun, qui rend la mobilité abordable économiquement à tous, tout en créant des emplois dans ces filières et en réduisant la pollution liée à la mobilité.
Il faut imaginer la prospérité sans croissance. C' est à cette condition qu'on pourra réconcilier la population, y compris les plus précarisés, avec la transformation écologique : faire en sorte que celle-ci soit vue comme une opportunité plutôt que comme un fardeau.
Voici une lecture investie; à vous de vous faire votre opinion, animer un débat, mener votre propre réflexion