Découvrez le résumé de notre rencontre avec Frédéric Monferrand à propos de son livre "La nature du capital : politique et ontologie chez le jeune Marx"
Dans cette rencontre animée par Pierre Crétois, Frédéric Monferrand présente son livre La nature du capital : politique et ontologie chez le jeune Marx, où il explore la relation complexe entre capitalisme, nature et société à travers une lecture renouvelée des manuscrits de 1844 de Karl Marx. L'auteur souligne l'originalité de son approche en se concentrant sur l'expérience ouvrière et la perspective du travailleur, en opposition à l'image d'un Marx purement théoricien abstrait. Il développe l'idée que Marx voit l'aliénation comme une conséquence du capitalisme qui met en tension notre nature humaine et la nature environnante, suggérant ainsi que l'aliénation réside dans notre séparation croissante de la nature par le biais de l'exploitation.
Frédéric Monferrand critique la lecture traditionnelle humaniste des manuscrits de 1844, affirmant que Marx ne cherche pas à établir une différence radicale entre l'homme et la nature, mais plutôt à replacer l'humanité dans son contexte naturel. Il défend l'idée d'un naturalisme historique, où la société humaine est vue comme une extension naturelle, bien que ses formes spécifiques soient historiquement déterminées. En abordant les implications écologiques de la pensée de Marx, l'auteur souligne la nécessité de repenser le concept de révolution à la lumière de la crise écologique actuelle, suggérant que la transition vers un système post-capitaliste nécessite de nouvelles réflexions sur la relation entre technologie, nature et société.