Un coup de coeur de Isabelle P.
Questionnant tour à tour le genre, les migrations ou encore la violence, un groupe de chercheurs pluridisciplinaires repense les problématiques actuelles à l’aune de notre espèce humaine comme appartenant à un tissu mondial vivant.
Cet opus consacré à la question de la justice environnementale retourne aux sources même de la justice: “L’expérience de l’injustice est souvent à l’origine de l’aspiration à la justice. (...) La justice environnementale naît donc d’un sentiment d'injustice."
Il est donc nécessaire de comprendre les inégalités que sous-tendent une planète en proie à la pollution, au réchauffement climatique, à la dégradation de son habitat terrestre pour mettre en place une véritable justice sociale environnementale. D’autant plus que les inégalités environnementales reflètent les inégalités sociales. Plus grande est la vulnérabilité sociale, plus grand est le risque de ne pouvoir s'adapter aux changements climatiques. Il est indispensable comme le fait l'ouvrage de poser la question de ce qu’est le droit à une vie digne ainsi que de réhabiliter la notion de “commun”.
De plus, comme le précise le manifeste, “cette vision anthropogénique n’est pas nécessairement anthropocentrée”: elle doit bien au contraire prendre en compte non seulement l’espèce humaine mais le vivant dans sa globalité, l’humain appartenant à cette dynamique du vivant. D’ores et déjà des populations ont déjà franchi le cap de donner des droits à des fleuves comme dans le cas du fleuve indien, le Gange, en lui attribuant une personnalité juridique.
Ce petit manifeste bilingue (français et anglais), magnifié par les éditions du Relief, est un véritable outil de réflexion et d’action.