Les mémoires d'un militant communiste, qui, aujourd'hui âgé de 84 ans, relate les péripéties de sa vie : étudiant à Moscou dans les années 30, résistant sous Vichy, anticolonialiste, il a été secrétaire général du Parti communiste algérien. ©Electre 2025

Premier lecteur de son manuscrit, Georges Seguy, ancien Secrétaire général de la CGT et membre de la direction du P.C.F., lui a adressé un lettre dont voici quelques extraits...

"Mon cher Roland, j'ai lu avec un vif intérêt et par moments non sans émotion le manuscrit de "L'Hiver Rouge". Lorsque tu me fis part de ton intention de réaliser cette enquête politique sur le Parti Communiste, je t'avais dit : "Tu rendras un bon service à notre cause" ; après lecture, je suis heureux de constater qu'il en est bien ainsi et par anticipation, sans attendre l'édition de ton livre, je me permets de te féliciter en te remerciant pour cette contribution à la "cause" qui motiva voici cinquante-et-un ans mon adhésion au Parti."

"Un demi-siècle déjà, dont quarante années d'appartenance au Comité central et quinze au Bureau Politique, c'est dire que j'ai vécu intensément les quatre dernières décennies de la vie du Parti et donc de son déclin, c'est dire aussi que j'ai ressenti cruellement les évènements qui ont entraîné l'effondrement du régime issu de la Révolution d'Octobre en laquelle nous avions investi tant d'espérances, ou plus exactement de certitudes, dont nous avons trop tardé à nous libérer."

"Je suis de ceux qui pensent que notre réflexion sur ce passé mérite d'être encore approfondie sans complaisance envers nous-mêmes et sans occulter l'esprit critique quant aux responsabilités individuelles et collectives qui ont pu rabougrir nos analyses et nuire à nos positions."

"Non pas que nous ayions à renier notre passé qui, pour l'essentiel, par rapport aux grands moments de notre histoire nationale depuis 1920, est tout à notre honneur, mais sa valeur d'expérience n'est pas faite que de positif, il comporte aussi des aspects négatifs consécutifs à des erreurs ou à des insuffisances qu'il faut savoir reconnaître."

"Cette rigueur envers nous-mêmes me paraît être l'une des conditions de la "métamorphose" par laquelle il nous faudra bien passer si nous voulons donner naissance à une force communiste nouvelle créatrice, émancipatrice et révolutionnaire, apte à répondre aux aspirations et aux espérances humaines de notre temps".

"Or, je crains parfois que notre ambition paraisse trop circonscrite à la recherche d'une remontée de notre influence électorale et puisse donner l'impression - notamment aux nouvelles générations répugnées par les turpitudes politiciennes en tous genres - que nous ne distinguons guère de l'électoralisme des autres partis politiques..."