Etude sur 410 centurions légionnaires des armées romaines du secteur rhénan. après un inventaire et une critique des sources, l'auteur présente les textes des épitaphes ou dédicaces votives ou honorifiques. Une analyse militaire et sociale met en lumière les contrastes et les similitudes qui les lient (hétérogénéité des carrières, convergence des comportements sociaux et des mentalités...). ©Electre 2025

Le centurionat a frappé les imaginaires: sa place dans l'organisation militaire romaine lui réservait en effet un rôle de tout premier plan en faisant de lui le grade de l'officier de carrière par excellence; le centurion légionnaire est donc très vite apparu comme l'un des principaux garants du succès des armes romaines, avec toute la gloire que cela pouvait impliquer. Si la fonction a été plus étudiée, peu de chercheurs se sont intéressés aux hommes qui furent amenés à l'exercer. C'est donc avant tout l'histoire militaire et sociale d'une partie de ces soldats que l'auteur a cherché à redécouvrir au travers de l'étude des centurions légionnaires qui appartinrent à un moment ou à un autre de leur carrière aux armées romaines du Rhin. La critique des sources et la réalisation d'un album prosopographique dans lequel ont été réunis les quatre cent dix centurions retenus en ont été les deux grandes étapes préalables. Le corps d'officiers subalternes ainsi mis en lumière est riche de contrastes et de similitudes: hétérogène par ses carrières, aussi bien en amont qu'en aval du centurionat, ses origines sociales ou encore ses alliances matrimoniales, il était homogène par la convergence des comportements sociaux et des mentalités que finissait par façonner un très long service. L'étude des conditions du service montre des soldats incorporés le plus souvent très jeune et maintenus en service jusqu'à des âges souvent avancés. Les transferts, qui jalonnaient les carrières avec une fréquence plus ou moins élevée selon les époques, étaient une caractéristique du grade. Les attributions de celui-ci débordaient largement les fonctions intrinsèques au commandement d'une centurie et les tâches de police comme celles du génie ou encore l'encadrement d'autres types d'unités appelaient souvent le centurion à l'extérieur du camp.