Analyse le système de production du marais salant dans ses dimensions technique, fonctionnelle et juridique en mêlant observations de terrain et données historiques. Donne la parole à la mémoire collective et aux générations de paludiers qui ont oeuvré dans le marais en émaillant le texte de dictons, d'anecdotes et de traits de langage populaire. ©Electre 2024

Hommes du sel, second volet de Bretagne des Marais Salants, est consacré au savoirfaire des paludiers, à la société des gens du marais et aux regards extérieurs portés sur ce monde.

Gildas Buron analyse en détail le système de production du marais salant dans ses dimensions technique, fonctionnelle, juridique. Dans une vivante description, l'auteur mêle observations de terrain et données historiques. En émaillant le texte de dictons, d'anecdotes et de traits de langage populaire, il donne la parole à la mémoire collective et aux générations de paludiers qui ont œuvré sur le marais.

Pour la première fois, un ouvrage brosse l'histoire d'une société qui a transformé au fil des siècles des vasières littorales en terroir de production et qui l'a entretenu jusqu'à l'aube du XXI^e siècle.

Après une étude du foncier caractérisé sous l'Ancien Régime à la fois par de grands domaines ecclésiastiques ou laïcs et une propriété éclatée, Gildas Buron souligne le rôle des fermiers dans la mise en valeur de cet espace salicole. L'enjeu économique du territoire est évoqué au travers le prélèvement de la dîme et la vente des biens nationaux à la Révolution.

L'auteur nous éclaire aussi sur la nature des relations entre propriétaires et exploitants tout en mettant en évidence une hiérarchie propre aux gens du marais. Cette population paysanne comprend certes des maîtres-paludiers, des paludiers mais aussi un nombre élevé de journaliers-manœuvriers : porteresses, gabariers, chausseurs, muletiers et sauniers.

Aujourd'hui, promu espace naturel et territoire de fascination au cœur d'un nouveau contrat social, le marais salant de Batz-Guérande est en fait un paysage culturel dont l'attrait a sans cesse été redéfini en fonction des préoccupations de la société. Gildas Buron montre en analysant guides touristiques et monographiques publiés dès le début du XIX^e siècle, comment la société nantaise : propriétaires fonciers, négociants et industriels acquéreurs de biens nationaux, puis villégiateurs à l'origine du tourisme balnéaire, a forgé des stéréotypes sur le marais et les paludiers. Cette dernière partie est largement illustrée d'œuvres d'artistes qui ont participé à ce mouvement.