L'agriculture moderne, confrontée à des exigences de prix et de production standardisées, est accusée de dégrader le patrimoine paysager par des suppressions de haies, des bâtiments disgracieux ou des recalibrages de chemins. Ce livre vise à expliquer les processus à l'oeuvre dans cette fabrication des paysages et montre qu'une modernisation productive peut intervenir sans dégrader les paysages. ©Electre 2024

La renaissance rurale se nourrit de résidents et de touristes attirés par le caractère de « nature tranquille » que proposent les paysages agricoles. Pourtant, l'agriculture moderne, confrontée à des exigences de prix et de productions standardisées, est accusée de dégrader le patrimoine paysager par des suppressions de haies, des recalibrages de chemins ou des bâtiments disgracieux. Cet ouvrage vise à expliquer les processus à l'oeuvre dans cette fabrication des paysages par l'action agricole, montrant ainsi aux contemplatifs que les paysages agricoles n'ont cessé d'évoluer dans l'histoire mais aussi aux agriculteurs qu'une modernisation productive peut intervenir sans faire table rase des paysages hérités.

Considérant que les formes du paysage sont la résultante de processus productifs, il examine dans le temps long la manière dont ceux-ci ont évolué à mesure que la population augmentait (du Néolithique à l'époque Moderne) puis se sont à nouveau transformés par la mécanisation contemporaine et subissent enfin une mise en tension insidieuse par la multiplication des normes et des périmètres nés des politiques environnementales. Nourissant l'examen de cas empruntés à la France mais aussi aux Andes et à l'Afrique, le coeur de cet ouvrage propose des approfondissements théoriques visant à éclairer la relation unissant processus et formes dans l'action productive agricole et dévoile ainsi les principes généraux qui commandent l'évolution des paysages ruraux.

Écrit par un géographe ouvert à l'agronomie, cet ouvrage s'adresse aux étudiants avancés et aux chercheurs des deux disciplines intéressés par les dynamiques des paysages agricoles ou soucieux d'intégrer les contraintes spatiales dans l'étude du développement agricole. Au-delà, les responsables agricoles, attachés à faire connaître hors de leur sphère professionnelle les contraintes géographiques de leur métier, ou encore les acteurs de l'aménagement et du développement rural, désireux d'expliquer la genèse des paysages qu'ils cherchent à promouvoir, trouveront large matière à réflexion.