Un panorama d'une soixantaine de monuments aux morts de 1914-1918 au sein des églises paroissiales des Pays de la Loire. Ce patrimoine se distingue par l'utilisation de techniques décoratives (vitraux, céramique, frises, etc.) alliées à la peinture murale. Il vise à apporter la piété, l'espoir et la consolation aux familles endeuillées et aux paroissiens. ©Electre 2025

La prospection des peintures murales de la Région des Pays de la Loire menée en 2010 a révélé l'existence d'une soixantaine de monuments aux morts de 1914-1918 au sein des églises paroissiales. Cette découverte apparaît comme une particularité régionale de la commémoration dans les édifices religieux.

Ces monuments originaux se distinguent des stèles sérielles et de la multitude des plaques simplement gravées des noms des soldats tombés au front. En effet, l'utilisation des techniques décoratives alliées à la peinture murale permet notamment de porter: la piété, l'espoir et la consolation de la religion vers les familles endeuillées et la communauté paroissiale.

Ces monuments aux morts sont de nos jours oubliés, car la mémoire collective n'a retenu que le monument érigé au milieu du village comme témoignage du souvenir des soldats tués au champ d'honneur. Pourtant, ils constituent un patrimoine de grand intérêt pour la connaissance de la société française de l'époque et l'étude de la mémoire de la Grande Guerre.

L'inventaire

L'inventaire recense, étudie et fait connaître le patrimoine artistique de la France. Les Images du patrimoine présentent une sélection des plus beaux monuments et oeuvres de la région.

Le service du patrimoine de la Région des Pays de la Loire a procédé en 2010 à l'évaluation de la richesse en peinture murale de son territoire. Les résultats de la prospection ont dépassé les estimations tant quantitative que qualitative. Ainsi, un peu plus de quatre communes sur cinq possèdent au moins un édifice orné de peinture murale. De la Sarthe à la Vendée, leur répartition à travers le territoire régional est homogène. Malgré les nombreuses destructions, le taux de conservation des décors anciens, du Moyen Âge ou de l'époque moderne, est élevé, et les mises au jour sont continuelles. L'époque contemporaine, pour sa part, se révèle aussi foisonnante et créative.

Des peintures murales ont été repérées dans toutes sortes d'édifices : de l'école à la mairie, de la cathédrale au dortoir de moines, du moulin à l'usine, du logis de ferme au château. Du X^e siècle au XXI^e siècle, tous les thèmes ont été abordés : de l'ornementation à la décoration, du motif géométrique au rinceau végétal, de la simple figure stylisée au cycle complexe constitué de nombreuses scènes figurées.

L'analyse des résultats de la prospection a fait émerger des thématiques géographique, chronologique ou emblématique. L'une d'entre elles a surpris par son existence même : le monument aux morts peint dans l'église paroissiale. Rare en France, celui-ci a été repéré à plus de soixante reprises dans les Pays de la Loire.

Aussi est-il apparu particulièrement opportun à la Région Pays de la Loire, dans le contexte de la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, de procéder à une étude approfondie de ces monuments, Outre leur mise en ligne sur Internet et cette publication, une exposition itinérante largement illustrée révèle les résultats de cette étude inédite.