Les oeuvres de dix artistes contemporains sont présentées in situ sur onze sites patrimoniaux du Languedoc-Roussillon, de mai à septembre 2015 : Rainer Gross au palais des archevêques de Narbonne, Ghyslain Bertholon à l'abbaye de Fontfroide, Johan Creten à l'abbaye de Gelone de Saint-Guilhem-du-Désert, Anna Malagrida à l'abbaye Saint-Michel-de-Cuxa, etc. ©Electre 2024

Pour sa quatrième édition, In situ Patrimoine et art contemporain a élargi les sites en nombre (11) et en localisations (La Bambouseraie dans le Gard, le château de Baulx à Saint-Jean-de-Buèges et la ville de Pézenas pour l'Hérault) tout en conservant ceux de l'année 2014, dans l'Aude, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales. Continuité et élargissement permettent de fidéliser et d'accroître un public sensible aux multiples enjeux de la manifestation.

La perception du patrimoine a beaucoup évolué : il est moins conçu comme un héritage culturel que comme l'expression d'une nouvelle sociabilité, du partage d'un territoire symbolique commun et proche. L'art contemporain participe fortement à cette appropriation nouvelle des lieux patrimoniaux - monuments ou parcs - par la transversalité qu'il amène entre histoire, architecture et actualité des oeuvres d'art, pour des publics divers.

Dix artistes ont donc été invités à investir de remarquables sites, publics ou privés, de la région Languedoc-Roussillon. Comme chaque année, les artistes ont répondu à l'invitation soit par la production d'oeuvres originales soit par leur déplacement et réaménagement en fonction des caractéristiques des sites. Certains, comme Pierre Malphettes ou Rainer Gross, ont plutôt réagi à l'environnement architectural. Jean-Marc Cerino, Jean Denant, Matthieu Husser et Anna Malagrida ont, eux, conduit une réflexion entre politique et poétique, entre engagement social et qualités formelles. C'est le cas également de Ghyslain Bertholon, dont les oeuvres seront sur deux sites (abbaye de Fontfroide et Hôtel Flottes de Sébasan à Pézenas) et d'Arno Fabre. Les deux oeuvres de Johan Creten requièrent une lecture plus symbolique, nourrie par le dialogue avec la dimension spirituelle du lieu. Emmanuel Latreille (directeur du F.R.A.C. L.-R.) a proposé une oeuvre d'André Valensi, le plus jeune des artistes du groupe Supports/Surfaces - mêlant à la nef romane de l'église d'Issensac les interrogations contemporaines sur le sens que l'on donne à l'art.

Le catalogue comporte un entretien avec chacun des artistes et des photos des sites et des oeuvres in situ. Il est la mémoire de ces oeuvres éphémères.

La route est belle entre ces lieux chargés d'histoire, ces paysages protégés et ces oeuvres qui, chacune à sa manière, renouvellent le plaisir de découvrir les lieux qu'elles occupent et signent notre temps.