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Vichy : invitation à la promenade


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Résumé

La promenade, élément incontournable de la cure thermale du XIXe siècle, joue un rôle prépondérant dans le développement des villes d'eaux. Vichy n'a eu de cesse d'étendre son périmètre de promenade avec de nombreux parcs et jardins. Panorama de l'architecture et de l'urbanisme vichyssois à travers la description des établissements thermaux, hôtels, parcs et promenades couvertes. ©Electre 2024

« Reine des villes d'eaux », Vichy vous invite à découvrir ses merveilles à travers 19 promenades thématiques au fil de la journée. Dès votre arrivée en gare de Vichy, laissez-vous guider à la découverte des lieux incontournables (parcs, jardins, casinos, hôtels, établissements thermaux, etc.) de la ville et ses environs.

La promenade, élément incontournable de la cure thermale au XIXe siècle, joue un rôle prépondérant dans le développement des villes d'eaux. Il y a un siècle, les cheminements empruntés au cours de la promenade dépendaient de la posologie médicale, de la sociabilité thermale pour « voir et être vu », mais aussi de l'extension de la ville et de ses espaces verts.

Vichy, tout en améliorant constamment ses infrastructures thermales et en développant le commerce de ses eaux minérales, n'a eu de cesse d'étendre son périmètre de promenade grâce à de nombreux parcs et par le développement des excursions hors-la-ville. La promenade thermale est ainsi une clef de lecture de l'architecture et de l'urbanisme vichyssois.

Réalisé à partir d'une étude de l'Inventaire de la Région Auvergne, cet ouvrage est richement illustré, par des photographies de qualité.

L'étude et la publication présentes sont le fruit de réflexions portant tout autant sur Vichy, que sur la manière de comprendre comment se construit une ville.

Là est sa richesse, et l'Inventaire oeuvre pour cela : étudier un territoire, c'est en donner les clés, les raisons, les permanences cachées, mais aussi faire leçon, pour les autres terrains, comparables ou différents.

Dès lors, l'on parle ici de Vichy, mais aussi de l'urbanisme thermal, des XIXe et XXe siècles, de la capacité du patrimoine immatériel à contraindre, longtemps, la physionomie des lieux.

Car l'Inventaire est inventaire du patrimoine culturel, et non seulement inventaire du bâti.

Le parti pris de cette étude pourrait être résumé - simplifié - en une question : loin des villes appréhendées comme des suites d'architectures, dans lesquelles on vient à se promener, ne peut on considérer qu'une ville est construite autour des promenades, contrainte par elles, aménagée pour elles et pour leurs convenances ?

La promenade est, si l'on considère le corpus des traités, des guides, et le corpus littéraire du XIXe siècle, un fait culturel en soi. Karl Gottlob Schelle publie en Allemagne dès 1802 L'art de se promener, et écrit : « Dans un art de vivre accompli où alternent, selon un ordre éprouvé, effort et repos, sérieux et jeu, travail et plaisir, la promenade a également sa place ». Tout le XIXe siècle sera travaillé en Europe de cet art consommé, à grande échelle avec un tourisme naissant, à petite échelle avec des parcs urbains où la « tenue correcte est exigée », comme aux Buttes Chaumont à Paris, où l'on inclut dans cette prescription le vêtement, l'allure, l'arpent des allées, le salut aux dames(...) et l'interdiction de se baigner dans les fontaines.

Plus et mieux qu'un panneau, la convenance sociale dicte tout cela, les lieux l'intègrent et le guident à leur tour. La promenade est partout, difficile à saisir, comme tout patrimoine immatériel, comme le son, comme les récits, comme les danses.

Vichy d'aujourd'hui s'est pourtant construit autour de ses promenades. L'étude qui suit le démontre brillamment.

Le goût, la littérature, la sociologie du temps dictent une manière d'arpenter, pour reprendre l'expression usitée un siècle et demi plus tôt par le Roi à Versailles. Le visiteur de Vichy, en 1910, ne marche ni où il veut ni comme il veut. Il arpente les lieux où il doit être vu, dans une tenue convenable, à l'allure qui sied, et dans l'ordre que dictent allées, médecins, potins, classe sociale.

La programmation, la décision publique tient compte de ces flux, elle les aménage, les embellit, les contient, les conduit un peu, comme on conduit l'Allier en l'endiguant, sans en changer pour autant le tracé.

La force de la présente étude est de se saisir d'un objet qui n'en est pas un. D'en chercher toutes les incarnations, de trouver des sources qui l'abritent : d'où le dépouillement méthodique des guides touristiques, des prescriptions médicales, et des récits littéraires, qui racontent la promenade, et, s'ils émanent de « grands », comme ceux de Mme de Sévigné, la dictent aux suivants qui marcheront sur ses pas.

Cet ouvrage livre aussi, au fil d'un temps court - du milieu du XIXe siècle à la première guerre mondiale - l'histoire de ces convenances, qui évoluent, et font en retour évoluer la planification urbaine : l'importance des médecins, d'abord, seuls décideurs de lieux destinés à améliorer la santé. Puis leur chute, au profit d'une économie florissante, au profit de la naissance des loisirs, et du glissement de la santé vers l'hygiène du corps. Les prescriptions de promenades étaient savantes, elles seront bientôt le fait des écrivains : Guy de Maupassant recommande la promenade, attendu qu'« un verre non promené est comme une pierre à l'estomac ».

L'histoire aussi d'un lieu élu par le pouvoir, d'une cour bourgeoise suivant l'empereur et souhaitant être vue.

Et l'on doit apprendre beaucoup de cette promenade là. Apprendre, surtout, et à grande échelle, l'importance d'un patrimoine immatériel qui, paradoxalement, alors qu'il n'est incarné dans aucun objet, ou qu'il est diffus partout, dure, perdure, s'impose.

Le Vichy d'aujourd'hui, préservant une allée, un vide, une percée, une façade, tourne encore autour de ces promenades vieilles d'un siècle. La décision urbaine, ses inclinaisons même, en suit le fil ténu sans même parfois savoir quelle en est l'histoire.

À la manière des vanités peintes qui, au XVIIe siècle, persistent à représenter des fleurs dont on a perdu le sens caché, la ville tourne autour des circuits, des itinéraires et des manières qui l'ont construite. Les révéler, c'est faire véritablement l'inventaire du patrimoine culturel de Vichy, et le livrer à la décision future.

Fiche Technique

Paru le : 17/11/2010

Thématique : Patrimoine rural et Architecture vernaculaire

Auteur(s) : Non précisé.

Éditeur(s) : Lieux dits

Collection(s) : Non précisé.

Contributeur(s) : Auteur du texte : Delphine Renault - Photographe : Christian Parisey - Photographe : Roger Choplain - Photographe : Roland Maston - Collaborateur : Jean-Michel Périn - Directeur de publication : Marie-Blanche Potte

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-914528-96-2

EAN13 : 9782914528962

Reliure : Cartonné

Pages : 159

Hauteur: 30.0 cm / Largeur 26.0 cm


Épaisseur: 2.2 cm

Poids: 1480 g