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Joseph Incardona - Le monde est fatigué

Entre une sirène professionnelle et un monde en crise, un roman unique qui explore les marges de notre société de consommation.
Publié le 07/10/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du festival "Le Livre sur la Place" à Nancy, Joseph Incardona vous présente son ouvrage "Le monde est fatigué" aux éditions Finitude. Rentrée littéraire automne 2025.
Dans cet entretien, Joseph Incardona nous présente son roman "Le monde est fatigué", dont l'idée a germé après une rencontre fortuite avec une sirène professionnelle, un métier dont il ignorait l'existence. Le roman suit Eve, une sirène qui parcourt le monde, faisant des spectacles dans de grands aquariums ou animant des anniversaires. Son périple est pour l'auteur un prétexte pour aborder des thématiques plus vastes et explorer les failles du monde moderne. Joseph Incardona s'attache à dépeindre les non-lieux, ces espaces de transition comme les aéroports et les hôtels, qui, malgré leur apparente impersonnalité, sont des lieux où la vie s'accroche et où des histoires se nouent.

À travers les yeux d'Eve, l'auteur dresse un portrait d'un monde fatigué, marqué par l'uniformisation, l'infantilisation de l'individu, et une consommation effrénée. Le roman interroge les incohérences de notre époque, qui poussent à la fois à un consumérisme exacerbé et à une conscience écologique, tout en laissant les conséquences désastreuses de nos actions se manifester, comme l'illustre la pollution des océans. L'auteur confie son affection pour les personnages marginaux et anticonformistes. Inspiré par des écrivains nord-américains comme Harry Crews, il s'intéresse aux vies cabossées et différentes qui se cachent derrière les apparences.

Il cherche à dépeindre des personnages ordinaires qui se retrouvent dans des situations extraordinaires, non par souci d'originalité, mais parce que la marginalité peut être cachée, physique ou psychologique. L'héroïne, Eve, est l'incarnation même de cette idée : elle dissimule une double amputation et un profond désarroi derrière sa queue de sirène. Elle cache sa blessure dans une époque où tout est censé être exposé, faisant de sa marginalité non pas un artifice, mais un point de départ pour une histoire qui interroge les apparences de notre monde.
Bibliographie