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Soirée Santé - L’alcool, et si on en parlait ? De l’usage à risque à l’addiction

Découvrez les réalités médicales et sociétales liées à la consommation d'alcool.
Publié le 19/12/2025
Rencontre avec le Professeur Mélina Fatseas PU-PH de Psychiatrie Addictologie, Cheffe du pôle d'addictologie du CHU de Bordeaux et du CH Charles Perrens, Chercheuse membre de l'INCIA et le Pre Natasha Pistre psychiatre addictologue, PH au CHU de Bordeaux et responsable de l'hôpital de jour d'addictologie (Hôpital Haut-Lévêque).
L'alcool représente aujourd'hui le deuxième facteur de mortalité évitable en France, juste après le tabac. Lors de cette intervention, Mélina Fatseas et Natacha Pistre, expertes en psychiatrie et addictologie, dressent un état des lieux rigoureux du "fardeau sanitaire" lié à cette substance. Elles déconstruisent d'emblée le mythe d'une consommation protectrice à petite dose : les données scientifiques récentes confirment qu’il n’existe pas de seuil de consommation à "zéro risque". Dès dix verres par semaine, le risque de mortalité augmente de manière exponentielle, touchant aussi bien les fonctions hépatiques que neurologiques.

Les intervenantes détaillent la toxicité systémique de l'alcool, capable d'induire plus de 200 pathologies, notamment des cancers et des démences précoces. Une attention particulière est portée au "binge drinking" chez les jeunes, une pratique dont la neurotoxicité altère durablement la substance blanche du cerveau en pleine maturation. La discussion met en lumière l'influence délétère du marketing numérique et la nécessité d'une régulation accrue pour protéger les populations vulnérables.

Le cœur de l'entretien définit l'addiction non comme un manque de volonté, mais comme une maladie chronique du cerveau caractérisée par la perte de contrôle et le "craving" (envie irrépressible). Natacha Pistre présente ensuite les dispositifs de soin gradués, allant du repérage précoce en médecine générale aux prises en charge pluridisciplinaires en hôpital de jour. Elles abordent enfin les "pathologies duelles", où troubles psychiatriques et addictions s'entremêlent, ainsi que l'intérêt sociétal du "Dry January" pour réévaluer son rapport personnel au produit.
Bibliographie