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Raymond Aubrac a rejoint Lucie

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Publié le 12/04/2012
« Après Pierre Sudreau, après Lise London, ce printemps a perdu les plus admirables témoins de la Résistance dont nous chérissons plus que jamais les valeurs. Je veux partager ma vive émotion avec ses enfants, sa famille, tous les admirateurs de l'infatigable lutteur pour la liberté et pour la justice.»Stéphane Hessel
Né à la fin de la première Guerre Mondiale au sein d'une famille bourgeoise conservatrice, Raymond Samuel s'émancipe rapidement afin de poursuivre ses études dans la capitale à l'école des Ponts et Chassées. C'est à Paris qu'il crée ses premières connexions avec le Parti Communiste, dont il restera toujours proche, sans jamais pourtant en intégrer les rangs. C'est là qu'il rencontre Lucie Bernard, qu'il épousera en 1939 et avec qui il partagera le nom d'Aubrac pendant la Résistance.

Officier sur la ligne Maginot, il fera partie des centaines de milliers de militaires français envoyés dans les camps en 1939. Il parvient à s'en échapper dés 1940, grâce à sa femme. Le couple entre dans la Résistance. Créateurs du groupe de Libération-Sud et animateur du journal clandestin Libération, l'activité résistante des Aubrac est stoppée nette le 21 juin 1943 à Caluire : débarquant au beau milieu d'une réunion secrète, le chef de la Gestapo lyonnaise, Klaus Barbie, fait un coup de filet "magistral" - qui aboutira notamment à la mort de Jean Moulin...
Raymond Aubrac, une nouvelle fois en route vers les camps allemands, est sauvée par l'attaque spectaculaire de son véhicule carcérale par une équipe dirigée par sa femme, alors enceinte de 6 mois ! Sans cesse traquée pendant des semaines, le jeune couple parvient à s'échapper en direction de l'Angleterre en 1944.

Extrêmement actif quant à la réhabilitation du territoire à la Libération, Raymond Aubrac passe ses années suivantes à s'investir dans le sort des nouveaux pays indépendants issus de la décolonisation. On lui reconnaît notamment un rôle notable dans la fin de la Guerre du Vietnam.

Figures majeures de la Résistance, l'intégrité et l'honnêteté des Aubrac est remise en cause à plusieurs reprises lors des années 1980 et 1990 ! (durant le procès de Klaus Barbie et à travers la publication d'Aubrac/Lyon 1943 de Gérard Chauvy, condamné pour diffamation par la cour européenne des droits de l'homme).
Finalement lavés de tout soupçons (au bout d'un bien trop long combat !), les Aubrac, infatigables, n'ont eu de cesse de véhiculer ce qui fut leur raison d'être : la Résistance. « C'est mon nouveau métier : témoigner » disait Raymond Aubrac, qui continua de l'exercer jusque dans son dernier souffle.


Photographie : © Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons