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André Lhote : Les langages de la modernité

Publié le 27/08/2007
Un grand peintre : voilà ce dont il s'agit dans l'exposition que consacrent conjointement le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux et la fondation madrilène MAPFRE à l'un des plus célèbres peintres natifs de la ville : André Lhote. Au-delà des travaux théoriques, au-delà des correspondances et échanges avec les grands artistes de son temps, il était un artiste, discret mais important. En bonus : une visite sonore de l'exposition, par Olivier Le Bihan, directeur du Musée des Beaux-Arts.

Du 6 avril au 3 septembre, Le Musée des Beaux-Arts de la ville de Bordeaux a proposé à ses visiteurs une passionnante exposition rétrospective de l'œuvre d'André Lhote, peintre, professeur et théoricien du cubisme. Plus de deux cents œuvres étaient à cette occasion exposées sur trois niveaux, qu'Olivier le Bihan, directeur du Musée des Beaux-Arts et co-commissaire de l'exposition – en compagnie de Françoise Garcia et Eugenio Carmona – a bien voulu parcourir en notre compagnie pour nous faire découvrir et apprécier ce peintre aussi sensuel que savant.

Né à Bordeaux en 1885 de parents modestes, André Lhote fait ses études à l'école des Beaux-Arts de sa ville, dans l'atelier de sculpture décorative. Il n'est alors qu'un jeune peintre du dimanche. A l'âge de vingt ans, il quitte l'atelier de sculpture sur bois qui l'emploie ainsi que la maison familiale, ses parents voyant d'un œil peu amène se naissante vocation de peintre professionnel. Il loue alors un grenier avec quelques camarades et se consacre entièrement à la peinture.

Sa rencontre avec le brocanteur Pascal-Désir Maisonneuve lui fait découvrir l'art nègre et connaître le collectionneur Gabriel Frizeau. Ce dernier lui présente à son tour l'écrivain Jacques Rivière et Saint-Léger Léger – qui deviendra plus tard Saint-John Perse. Se tissent à ce moment des liens d'amitié et de compagnonnage intellectuel qui seront déterminants pour la carrière et l'évolution du jeune peintre.

C'est dans les années 1910 que Lhote se prend de passion pour le courant cubiste. Il est alors en contact avec le célèbre marchand Ambroise Vollard et devient l'ami d'André Gide et de Maurice Denis. Sa renommée croît et il organise sa première exposition particulière sous le patronage de Jacques Rivière et d'André Salmon.

Les années 20 le verront fonder son académie, rue d'Odessa à Paris, que viendront fréquenter bon nombre d'artistes aujourd'hui célèbres, de Tamara de Lempicka à William Klein en passant par Henri Cartier-Bresson - qui a souvent mentionné l'influence déterminente de ses années de formation sous l'égide du peintre.

Consacrant sa vie à la peinture, passionné d'art décoratif, de théorie et d'enseignement ; plus porté sur la discrétion que bon nombre de ses confrères, André Lhote a parfois été considéré comme un peintre mineur et un grand enseignant. Les quelques deux-cents pièces exposées témoignent au contraire d'une œuvre mouvante et émouvante, faite de recherche, de sensibilité et d'une profonde honnêteté face à ses sujets.

André Lhote s'est éteint en 1962, après avoir passé l'été près de son cher bassin d'Arcachon.

Olivier Le Bihan nous emmène à la découverte de ce peintre. Celles et ceux qui n'auront pas eu la chance de visiter l'exposition pourront se consoler en admirant quelques une des nombreuses pièces que le Musée des Beaux Arts de Bordeaux abrite dans ses collections permanentes ainsi que l'un de ses chefs d'œuvres : la fresque qui décore le hall d'entrée de la faculté d'odontologie, cours de la Marne à Bordeaux.

Pour écouter Olivier Le Bihan, cliquez sur le bouton « Podcast » en haut de cette page…

Note : Les musiques qui illustrent le podcast sont :
Maurice RAVEL : Le Tombeau de Couperin : Robert CASADESUS 1951
Maurice RAVEL : Trio pour piano, violon et violoncelle en la mineur : Vlado PERLEMUTER, Jeanne GAUTHIER, André Lévy 1954
Django REINHARDT : Brazil 1947
Isaac ALBENIZ : Malaguena op 165 n° 3 Jacques THIBAUD 1933
Maurice RAVEL : concerto pour ma main gauche, Robert CASADESUS Philadelphia Orchestra Eugèn ORMANDY 1947

Bibliographie