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Les 100 ans du Quai des Orfèvres

Publié le 12/06/2012
Landru, la bande à Bonnot, le docteur Petiot, Mesrine, Guy Georges… Tant de noms qui ont défrayé la chronique d'une adresse qui fête tout juste ses 100 ans. Plus connue sous son chiffre «36 », la brigade criminelle de Paris effraie autant les meurtriers qu'elle inspire les écrivains...
À l'égale de sa grande sœur britannique Scotland Yard, la Crim' est à la fois l'héritière et la rivale des mythiques « Brigades du Tigre ». Depuis 1988, elle regroupe les 3 services de la police judiciaire (la fameuse PJ) qui fait toujours sa renommée : la BC (Brigade Criminelle), la BSP (les « Stups ») et la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) qui lutte contre le grand banditisme (on l'appelait « l'anti-gang » dans les années 1970).
Les truands et autres tueurs en série sont devenus objets de fascination et de terreur depuis un siècle : de Landru arrêté en 1907 à Guy Georges en 1988, en passant par le docteur Petiot en 1944 ou le braqueur Jacques Mesrine tué en 1979, nombre de grands flics ont laissé leur empreinte au 36 et ont permis d'en nourrir la légende. Si le premier grand flic de la Brigade de Sûreté au début du XIXème siècle n'était autre que l'ancien bagnard Vidocq, les contemporains ayant laissé une empreinte à la direction de la PJ se nomment Charles Pellegrini, Martine Monteil (première femme à la tête de la Crim' et de la PJ) ou Claude Cancès (devenu historien des lieux : voir bibliographie ci-dessous) par exemple.

Cette liste non exhaustive serait incomplète si l'on oubliait deux figures incontournables qui ont inspiré la création du plus célèbre limier de la littérature. Les commissaires Marcel Guillaume (qui contribua à l'arrestation de Landru en 1907, de Jules Bonnot en 1912) puis son successeur Georges Massu (Petiot sera appréhendé grâce à lui en 1944) ont inspiré à Georges Simenon le personnage de Maigret. Grâce à la rencontre entre le commissaire Guillaume et Simenon au début des années 30, Jules Maigret intègre sous la plume du romancier belge la brigade spéciale du Quai des Orfèvres. Quand ses investigations ne le conduisent pas en province ou à l'étranger, les enquêtes de Maigret se déroulent dans les locaux du mythique 36 qui lui doit donc autant que cette adresse a gagné en prestige en accueillant ce commissaire qui fait tant partie de notre patrimoine que de notre imaginaire.

En 1946, Louis Jouvet tourne le film de Henri-Georges Clouzot, Quai des Orfèvres adapté à partir du roman du même nom de Stanislas-André Steeman. La même année, le Prix du Quai des Orfèvres visant à récompenser un roman policier inédit de langue française et présidé par le directeur de la PJ est créé. Ce prix littéraire et ce film noir ne sont certainement pas étrangers à la renommée de la célèbre adresse ! Si la majorité des 64 lauréats n'a pas donné lieu à autant de destins d'écrivains, citons tout de même le nom de Pierre Magnan qui reçut le prix en 1978 pour Le Sang des Atrides et qui connut à plus de cinquante ans l'aube d'une nouvelle carrière (Pierre Magnan, l'auteur du commissaire Laviolette nous a quittés en avril dernier).

Popularisé par des héros de séries télévisées ou par les antihéros incarnés et/ou dirigés par Olivier Marchal (qui réalisa en 2004 : 36, Quai des Orfèvres), le lieu influence encore bien d'écrivains actuels d'horizons et de styles très divers. Par exemple, Guillaume Prévost invente avec François-Claudius Simon un policier qui intègre le Quai des Orfèvres à son retour de la Grande Guerre. La PJ est toujours un objet de fascination pour la nouvelle génération de la « Série noire » : nous pensons à Quai des enfers de Ingrid Astier (coup de cœur de votre libraire à lire sur mollat.com) ou encore aux flics de la police criminelle mis en scène par le duo DOA et Dominique Manotti dans leur dernier roman L'honorable société, qui cultivent certaines accointances avec la DGSE, les terroristes et les journalistes - Voir le dossier/coup de cœur de votre libraire, intitulé « Il y a quelque chose de pourri dans ce monde... »

Pour finir, votre libraire ne résiste pas à vous poser une devinette : savez-vous pourquoi l'argot a adopté le terme « poulets » pour désigner les policiers ? Ce surnom provient de l'aménagement à la fin du XIXème siècle de la police parisienne dans les anciens locaux… du marché aux volailles!

Histoire du 36, Quai des Orfèvres

Polars historiques au 36

Quelques lauréats du prix Quai des Orfèvres

Romans policiers contemporains situés au 36