Histoire et superstitions
C'est de l'antiquité que la plupart de nos croyances occidentales tirent leurs origines. En ces temps, tout avait un sens. Chaque événement était un signe. Mais les superstitions puisaient leur force dans l'ignorance des populations. Et donc dans la peur. La peur des maladies, de la mort, du diable, de Dieu, la méconnaissance du corps humain et de la nature en général, ont contribué à placer les superstitions au dessus des consciences individuelles (lat. superstitiare, se tenir au dessus). Le Moyen-Âge est peut-être la période la plus représentative de la puissance de la superstition. En effet, les légendes étaient alors légions et l'imaginaire des gens propices à se laisser porter par de telles croyances.
La religion
La religion a-t-elle à voir avec la superstition ? Une question controversée autour de laquelle de nombreux penseurs se sont affrontés. Des philosophes, théologiens, sociologues se sont penché sur le phénomène. Ils reconnaissent néanmoins à la religion et à la superstition un dénominateur commun incontestable : leur pouvoir sur les hommes. Leurs rapports ne sont pourtant pas pacifiés. L'histoire regorge de tentatives de la part de l'Église et de l'État d'éradication de la superstition, mais à chaque fois ce fut un échec. C'est une lutte vaine : inscrites en l'Homme, pouvant le submerger totalement, ces croyances n'ont le plus souvent rien de logique, de rationnel, de maîtrisable.
Superstitions et monde moderne
Les superstitions sont toujours présentes. On se rassure en disant que jadis elles reflétaient l'ignorance des gens, et qu'à notre époque nous sommes beaucoup moins enclins à nous laisser guider par elles du fait de l'avancée de la connaissance scientifique. Détrompez-vous ! La pérennité des superstitions le prouve. Elles se transmettent de générations en générations : qui n'a pas évité de passer sous une échelle parce que sa grand-mère lui avait interdit étant petit ? Qui ne s'est pas joyeusement tapoté la tête après avoir prononcé ces mots : « Je touche du bois » ?
Elles atteignent tous les âges, tous les milieux sociaux, tous les domaines d'activité : quel footballeur n'a pas ses petites manies d'avant-match ? Quel artiste n'a pas ses instruments de prédilection ? Si un jour on s'est dit : « Je fais ce geste… même s'il ne sert à rien je ne préfère pas tenter la malchance », c'est qu'on a mis un pied dedans. Mais il n'y a rien d'alarmant dans tout ça. Ce sont juste des repères, des points d'appuis.
Mais il est vrai qu'actuellement le fait de se laisser aller à cette « faiblesse » peut prêter à la moquerie. Car quelqu'un qui se soumet ne serait-ce qu'à une superstition, accepte d'oublier tout sens de la logique. Et Dieu sait à quel point la logique est importante de nos jours.
Et si les superstitieux avaient raison ? Accepter de se soumettre, c'est surtout admettre que nous ne savons rien sur le monde qui nous entoure…
In fine
Ce qui est le plus intéressant dans ce monde de superstitions est peut-être d'aller chercher leur histoire, les causes de leur existence. Car évidement le plus souvent, nous effectuons des gestes qui n'ont plus aucun sens aujourd'hui mais qui, il fut un temps, avaient leurs raisons d'exister.
Nous avons donc, en ce vendredi 13 octobre 2006, fait une sélection de quelques ouvrages afin de découvrir les histoires de ces superstitions, les différences d'interprétations suivant les pays et bien sûr d'en découvrir de nouvelles. Dans le but d'éviter la réitération du tristement célèbre chiffre 13 et par là même effrayer les plus superstitieux nous avons donc fait une sélection de 14 titres de tous genres : dictionnaires, beaux livres, essais…