Une pionnière contre la ségrégration raciale et pour les droits civiques
Né en 1913 dans l'état d'Alabama, où les politiques ségrégationnistes étaient parmi les plus brutales des Etats-Unis contre les Afro-Américains, Rosa Parks connaît dès son enfance les violences raciales et la terreur quotidienne instaurée par le Ku Klux Klan, les lynchages, le harcèlement raciste. Encouragée par sa famille à s'éduquer, elle doit malgré tout interompre ses études pour pouvoir s'occuper de sa mère et de soeur : couturière, aide soignante, elle rejoint très tôt le NAACP "(l'Alabama pour la promotion des gens de couleur"), où elle milite aux côtés de son mari, également militant de la cause des droits civiques, Raymon Parks. Ils organisent, entre autre, la collecte de fonds en soutien aux "Scottsboro boys", une affaire clef dans la lutte contre les discriminations raciales. Malgré cela, Rosa Parks termine ses études secondaires, un niveau d'éducation très compliqué à atteindre pour une femme noire américaine dans une Amérique profondément raciste et ségrégationniste. En 1943, elle rejoint en tant que secrétaire le Mouvement pour les droits civiques (American Civil Rights Movement).
Dans les années 50 aux Etats-Unis, la ségrégation raciale est alors codifiée par les lois « Jim Crow », datant de la fin du XIXe siècle et interdisant aux personnes noires l’accès à certains lieux publics. Rosa Parks se souvient, "Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs". La ségrégration raciale s'applique partout, tout le temps : du droit de vote à l'accès au soin, l'école, l'alimentation... et jusqu'aux transports.
Alabama, Montgomery, 1er décembre 1955 : Rosa Parks, après sa journée de travail, refuse de céder sa place à un homme blanc dans le bus. Elle est immédiatement arrêtée et inculpée, pour avoir refusé de se subordonner : son arrestation, à l'appel du jeune pasteur Martin luther King, entraîne une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui durera plus d'un an. La communauté noire tracte dans toute la ville, communique, s'organise : dès le lendemain, les bus sont vides de passagers Noirs. Pendant plus d’un an, les habitants Noirs de Montgomery boycottent la compagnie de bus, font leurs trajets à pied, ou prennent des taxis qui propsoent, dans un geste militant, le même tarif qu'un ticket de bus. Le mouvement a des répercussions internationales, mobilisant un soutien financier qui a même permis de mettre en place un service de bus alternatif. En réponse, les militants connaissent les intimidations, les dégradations, la violence du KKK et des suprémacistes blancs.
Enfin, en novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus de l’Alabama, déclarées anticonstitutionnelles : le geste de Rosa parks, soutenu par un boycott communautaire et solidaire, l'a emporté. Une première victoire, un acte de résistance qui insufflera par la suite le mouvement pour les droits civiques jusqu'à l'abolition des lois Jim Crow, par le Civil Rights Act de 1964.
Rosa Parks continuera, toute sa vie, à s'engager pour la défense des droits civiques : celle qui, devenue icône pour s'être tenue debout en restant assise, décède en 2005, inspirant derrière elle des générations de militants. “Je veux qu'on se souvienne de moi comme d'une personne soucieuse de liberté, d'égalité, de justice et de prospérité des peuples.” : l'occasion, en découvrant sa biographie, de se souvenir des luttes passées pour mieux comprendre celles d'aujoud'hui.