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1989 : le mur de Berlin s’ouvre, Est et Ouest se retrouvent

Une actualité de Libraires
Publié le 28/10/2019
Il est vingt-trois heures passées quand des centaines de personnes se précipitent aux postes-frontières, escaladent le mur, pleurent, rient, trinquent… et traversent à l’Ouest. Nous sommes le 9 novembre 1989 ; il y a 30 ans. Les gardes-frontière de la RDA n’interviennent pas. Le mur de Berlin tombe et cristallise en un symbole la chute du bloc de l’Est.

dossier rédigé par Emilie Pastureau

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe bascule. La rupture entre le bloc de l’Ouest, sous influence américaine, et celui de l’Est, sous celle de l’Union soviétique, est concrétisée par le rideau de fer. L’Allemagne se voit scindée en deux dès 1949 entre RFA et RDA.

Enclavée en RDA, capitale déchue de l’ex-Allemagne nazie, Berlin subit la même division politique. Le 13 août 1961, pour endiguer le flot d’émigrants fuyant vers l’Ouest, les premiers fils de fer barbelés s’érigent en frontière. Le mur de Berlin est rapidement consolidé et perfectionné avec du béton, des miradors, des bunkers, des fosses anti-véhicule… Une barrière infranchissable de 155 kms (dont 43 kms intra-urbain), ponctuée de 14 postes-frontières, isole Berlin-Ouest pendant 28 ans. Le passage du Mur, quelle qu’en soit la raison, est soumis à autorisation, pour des durées plus ou moins longues.

De part et d’autre, on vit dans l’ombre du Mur et de ses représentations. Pendant 40 ans, la population allemande est scindée en deux États opposés dans la guerre froide. Alors que les Allemands de l’Ouest connaissent la libre entreprise, la liberté de circulation et l’expansion du capitalisme, ceux de l’Est sont soumis au régime communiste et au parti unique ; collectivisation, sécurité, censure… se vivent au quotidien. La culture, les arts, la langue s’en ressentent toujours 30 ans après.

 

Die Wende – Le tournant

Les prémices de la chute du Mur se lisent dans les vacillements du bloc de l’Est et la pérestroïka menée par Mikhaïl Gorbatchev dès le milieu des années 80. En janvier 1989, la Hongrie ouvre la brèche et supprime les visas pour ses citoyens souhaitant passer à l’ouest. En mai, elle débute le démantèlement physique du rideau de fer en supprimant les barbelés. À Leipzig, en RDA, les « prières pour la paix » organisées tous les lundis sont pour la première fois suivies d’une manifestation le 4 septembre 1989. Les manifestants réclament des élections libres, la liberté de voyager, d’expression... Leur nombre enfle de manière exponentielle, rassemblés sous le slogan « Wir sind das Volk ! » (Nous sommes le peuple). En parallèle, une forte émigration est-allemande se fait via la Hongrie et la Tchécoslovaquie qui ont déjà assouplis leur réglementation.

Le 7 novembre 1989 le premier ministre et le gouvernement de la RDA démissionnent. Le 9 novembre, en fin de journée, un des membres du bureau politique du SED (parti unique) annonce lors d’une conférence de presse la liberté de voyager sans autorisation. Sans consigne particulière, les gardes-frontière ne repoussent pas les Berlinois qui se pressent aux points de passage. Le Mur s’ouvre. Les Berlinois se retrouvent dans la liesse, osant à peine y croire. Les médias du monde entier retransmettent l’événement. Le rideau de fer ne résistera pas.

Une page de l’Histoire se tourne. Les régimes communistes du bloc de l’Est tombent les uns après les autres jusqu’en décembre 1991 où l’Union soviétique est dissoute.

L’Allemagne est officiellement réunifiée le 3 octobre 1990.

À quelques jours du 30e anniversaire de la chute du Mur, la réhabilitation de l’ex-RDA ne semble toutefois pas terminée. Il faudra sans doute plusieurs générations pour que la réunification soit totale et l’ostalgie de certains apaisée.

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