Parmi ces classiques, les tragiques grecs, ceux qui nous sont parvenus, partiellement, Eschyle, Sophocle et Euripide, sont au cœur d'un processus ininterrompue de relecture et de retraduction. Depuis plusieurs décennies les travaux extrêmement novateurs de Jean Bollack, Florence Dupond et Pierre Judet de la Combe, pour ne citer qu'eux, ont considérablement renouvelé la lecture des tragiques.
Interrogeant les questions littéraires mais aussi matérielles et anthropologiques de la tragédie dans sa représentation, ces lectures tentent de nous rendre présents et sensibles ces livres rudes et bouleversants en échappant constamment au péril de l'anachronisme.
Rendre ainsi les tragiques inactuels, pour reprendre le mot de Nietzsche, c'est savoir le rendre toujours lisibles et agissants.