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Nicolai Gedda, hommage

Nicolai Gedda © Warner Classics
Une actualité de David Lafarge
Publié le 13/02/2017
La disparition de Nicolai Gedda le 8 janvier dernier est rendue publique.

La discrétion qui a caractérisé la carrière de l’immense ténor suédois ne s’est pas démentie avec l’annonce de sa disparition, qui intervient plus d’un mois après son décès.
Arrivé à la carrière lyrique presque par hasard, celui qui a été employé de banque jusqu’à ses 23 ans avant de décider de prendre un professeur de chant sera révélé à 26 ans avec un rôle dans le Postillon de Lonjumeau, mais, surtout, un an plus tard, avec Boris Godounov. Dès 1953, Herbert von Karajan décèle son talent et le fait chanter à la Scala de Milan, avant de brûler les planches de l’Opéra Garnier (Obéron), Covent Garden, le Met à New York… Il interprètera plus de 70 rôles dans des tessitures et idiomes variés, finissant par déclarer, quand on lui demandait, en 1982, si il lui restait un rôle à chanter, « Non, vraiment pas. J’ai tout fait ». Il n’abordera toutefois que très peu les rôles wagnériens, avec seulement une représentation exceptionnelle de Lohengrin en 1966.
Pour autant, il continuera à prendre des risques, en enregistrant Turandot (Altoum) en 2000 et Idomeneo (le Grand Prêtre) en 2003, à 78 ans.
Admiré par le public et la critique, il l’est également par les autres ténors, dont Pavarotti, qui dira de lui que « de tous les ténors, aucun n’est plus à l’aise dans les aigus que Gedda ».
Hyperpolyglotte (il maîtrisait parfaitement et parlait sans accent neuf langues), né d’un père russe et d’une mère suédoise, il est élevé en Allemagne, dans une école française. De là, il conserve une diction parfaite du français qui lui vaudra l’admiration unanime de la critique et poussera Renaud Machart à écrire « qu’il chantait notre langue à la perfection ». C’est d’ailleurs avec Faust et les Contes d’Hoffmann qu’il fait ses adieux à la scène parisienne pendant la saison 1975-1976. Décédé seulement quelques jours après Georges Prêtre, les deux hommes avaient souvent travaillé ensemble, notamment pour Carmen, où le ténor donnait la réplique à Maria Callas.
Nicolai Gedda laisse plus de 200 enregistrements, dont certains resteront sans doute des références discographiques durables. On peut ainsi citer La Flûte Enchantée (sous la baguette de Klemperer), Don Giovanni, Lady Macbeth de Mtsensk, Madame Butterfly (sous la direction de Karajan), Carmen (avec Maria Callas et Georges Prêtre), Boris Godounov, Rigoletto, Les Pêcheurs de Perles, Faust (André Cluytens), La Damnation de Faust (Sir Colin Davis), Werther (avec Victoria de Los Angeles à nouveau avec Georges Prêtre à la baguette), Les Huguenots ou Le Prophète (avec Marylin Horne).