La voix, le premier des instruments, le plus noble et le plus complexe, celui qui nécessite l’action la plus complète du corps. Elle nous accompagne à travers l’histoire et nous installe au cœur du vécu musical.
Elle est la seule qui a le droit de citer au Moyen-Age, celle qui louange et interroge le divin.
Pendant la période de la Renaissance, elle devient le maillon d’une construction polyphonique de plus en plus riche et complexe. En période Baroque, elle revêt son costume théâtral, sa technique est recherchée mais l’émotion devient centrale (déification du Castrat). Le Romantisme lui offre une âme perdue qui interroge le monde, invoque la (le) bien-aimé(e) et questionne la mort. Au XXème siècle, elle est disséquée, poussée dans ses retranchements, devient un instrument à part entière. L’émotion n’a plus droit de citer, la voix devient cri, vocifération au service d’une écriture complexe et essentiellement dramatique.
Celles et ceux qui maîtrisent cet instrument sont en recherche permanente de l’interprétation idéale que l’on résumerait dans l’équilibre des trois fondamentaux : technique- timbre- émotion.
Et même si la célèbre chanteuse américaine Florence Foster Jenkins nous a prouvé que l’on pouvait remplir Carnegie Hall en ne maîtrisant aucun de ces trois paramètres et malgré tout ravir un public médusé, nous devons quand même nous mettre au travail en suivant ces quelques recommandations livresques.