À qui profite le droit ? Les personnes, les entreprises, les États sont aujourd’hui protégés par un droit solidement construit au fil des siècles, mais avons-nous pris les mesures nécessaires pour organiser la protection de notre bien commun le plus précieux, à savoir la planète elle-même ?
À la fin des années 1960, la société Walt Disney forme le projet d’installer une station de sport d’hiver en lieu et place d’une forêt de séquoia millénaires. L’association Sierra Club, qui lutte pour la défense de l’environnement, engage alors une action en justice, qui sera finalement rejetée, au motif que les plaignants n’ont pu donner la preuve qu’ils étaient eux-mêmes directement affectés par le projet.
Tout le nœud du problème posé par le droit de l’environnement est résumé par cette affaire. Comment défendre des éléments naturels qui n’appartiennent à personne, et dont personne ne semble légitimement pouvoir porter la voix ? Suffit-il de s’arranger avec ceux qui sont directement lésés par les atteintes à l’environnement pour régler la question ? Ne pouvons-nous pas envisager un droit qui protège la nature pour elle-même, qui la conçoive comme une fin en soi, et non plus seulement comme un moyen ?
Devant les menaces de plus en plus pressantes qui pèsent sur l’environnement, de nombreux philosophes et juristes s’attachent à dessiner les contours d’un droit plus efficace et plus juste pour relever les défis à venir, quitte à renverser notre conception des rapports entre l’homme et la nature.