Lorsqu'on lui demande de s'exprimer sur les femmes et le roman, Virginia Woolf se rend compte qu'il ne s'agit pas simplement d'évoquer quelques grandes auteures : elle préfère penser les femmes et la condition de création. Être auteur, encore au début du XXe siècle, est conditionné par le sexe et les moyens économiques. Seule possibilité pour celles qui veulent s'exprimer : des moyens, et surtout un espace, une chambre à soi, pour libérer la création. Ce titre, emprunté à l'auteure britannique, exprime très bien cette volonté de dire et lire les femmes.
Parlez de féminisme, et les réactions ne se font pas attendre, qu'elles soient négatives ou enthousiastes, féminines ou masculines. Si le féminisme prend de multiples formes, on retrouve à chaque fois cette volonté de comprendre à quel point les mécanismes sociaux peuvent influencer nos comportements et modes de pensée, favorisant inégalités et violences, que se soit dans la vie personnelle, professionnelle, ou dans l'espace public. L'écriture devient un moyen d'expression privilégié, qui permet de mettre en avant des voix audacieuses, des femmes qui d'une façon ou d'une autre luttent, partagent et inspirent, pour plus d'égalité et de respect. Les livres présentés dans la série d'articles ci-après sont autant de pistes de réflexion pour découvrir des figures de femme déterminées et motivantes, pour rendre compte de modes d'existence féminins et de trajectoires de vie multiples : provoquées, déterminées, imprévisibles, mais toujours enrichissantes.