S'appuyant sur des études de référence et des recherches inédites ou méconnues, cette synthèse régionale met en résonance quatre ports au « profil négrier » complémentaire :
La Rochelle, port de commerce moyen à la vocation négrière ancienne ;
Bordeaux, premier port colonial français durablement spécialisé dans le trafic direct avec les Antilles qui s'investit puissamment dans la traite à la fin du XVIIIe siècle ;
Rochefort, arsenal des colonies, qui soutient l'Asiento, traite négrière espagnole assumée un temps par les Français, tout en montant ses propres expéditions ;
Bayonne, qui n'arma que ponctuellement en traite.
Investis dans le commerce triangulaire, ces ports tirèrent aussi profit de l'esclavage en lui-même. Troquant les produits de leur arrière-pays contre le sucre, le café, l'indigo, ils acheminaient vers la métropole et l'Europe entière ces denrées produites par les populations asservies, et l'on trouvait à la tête des plantations antillaises bien des colons originaires du Sud-Ouest.
Plus largement, c'est tout un espace régional qui, directement ou indirectement, profita de la traite négrière et de l'esclavage.