Leur investissement personnel est au centre de leur livre. A partir de leur propre vécu, ils sont en mesure de dénoncer une situation donnée (conditions de travail, précarité, discrimination). Nous voyons se développer, à travers les dernières parutions, une méthode de travail où la voix du chercheur s'efface, laissant place aux témoignages et au vécu de personnes anonymes.
La nouvelle collection « Raconter la vie » aux éditions du Seuil, dirigée par Pierre Rosanvallon, prend le parti de mettre en avant les expériences personnelles de tout un chacun. Ce projet éditorial se prolonge sur la toile puisqu'un site en ligne (raconterlavie.fr) est accessible à tous les « invisibles » pour s'exprimer sur leur engagement, leur travail, leur passion…
Les éditions Plein Jour ont un projet similaire : donner la parole à ceux qui n'ont pas pour habitude d'être entendus. Ces discours sont recueillis et mis en forme par des écrivains, l'objectif étant d'obtenir un texte littéraire, procurant des émotions, à l'opposé du ton neutre journalistique.
Ces nouvelles formes documentaires répondent à un désir de plus en plus présent d'être entendus par tous, tout « invisible » que nous sommes. Cela donne lieu à des expériences communautaires riches et puissantes qui, mises bout à bout, finissent par représenter ce qui fait notre société.