ahar Ben Jelloun est sans doute actuellement le plus connu des auteurs français d'origine marocaine puisque son oeuvre est traduite dans près de cinquante pays. Né à Fès en 1944, il a étudié au lycée français de Tanger à l'âge de dix-huit ans avant de suivre des études de philosophie à l'université Mohammed-V de Rabat Enseignant en philosophie au Maroc, il dût quitter son pays en 1971 quand fut promulguée l'arabisation des études pour lesquelles il n'était pas formé. Collaborateur du Monde à partir de 72, il obtient un doctorat de psychiatrie sociale en 1975, expérience qui donna lieu à La réclusion solitaire (1976). La célébrité lui vint avec L'enfant de sable paru en 1985 et il connut un grand succès avec la suite qu'il en fit : La Nuit sacrée qui obtint le prix Goncourt en 1987. Tahar Ben Jelloun vit toujours à Paris avec sa femme et sa fille Mérième, à laquelle il a dédié le Racisme expliqué à ma fille en 1997. Son dernier livre paru chez Gallimard, son nouvel éditeur, se nomme Partir.
Driss Chraïbi , né en 1926, est l'un des auteurs marocains les plus connus. Il aborde souvent dans son oeuvre le colonialisme et ses conséquences et n'hésite pas à utiliser sa propre histoire comme trame romanesque. Il débarque à Paris après-guerre pour étudier la chimie et la neuropsychiatrie, puis devient journaliste avant d'entamer sa carrière de romancier. C'est en 1954 qu'il publie son premier livre, Le Passé simple . Suivront plusieurs dizaines de titres très souvent traduits dans le monde entier. Son dernier roman paru en 2004 remet en scène son personnage fétiche, l'inspecteur Ali, que l'on retrouve à la recherche de l'identité d'un cadavre découvert dans un puits. Impliqué dans une vaste intrigue politique, le héros va parcourir le monde jusqu'en Afghanistan pour suivre une piste géopolitiquement dangereuse.
Mohamed Khair-Eddine (1941-1995)
Né
à Tafraout en 1941, il a vécu à Agadir, Casablanca, puis à Paris, où il a
beaucoup publié, et animé des émissions sur France Culture. Après quelques
aller-retours entre Paris et le Maroc, il est mort à Rabat en 1995. Ses oeuvres, interdites au Maroc de son vivan,t ont commencé à être rééditées en 2002 . Ecrivain de l'exil, Mohamed Khair-Eddine a longtemps cultivé cette particularité qui a façonné son mythe et singularisé son style.
Abdelkébir Khatibi
Né à
El-Jadida en 1938, il a étudié la sociologie à la Sorbonne et soutenu une thèse
sur le roman maghrébin. Découvert par Maurice Nadeau, il fait paraitre en
1971son premier roman, La Mémoire tatouée, considéré comme son chef-d'oeuvre. Il a ensuite publié des récits, de la poésie, du théatre, de nombreux essais sur les sociétés et l'art islamique.
Mohamed Leftah
Né en
1946 a Settat, il exerce le métier de journaliste littéraire au Maroc et au
Caire, ville où il réside toujours. Auteur de nombreux manuscrits inédits, il a
signé avec Les
Demoiselles de Numidie un roman qui mérite d'être qualifié de chef-d'oeuvre.
Abdellatif Laâbi
Né à Fez en
1942, il a joué un grand rôle dans le renouvellement culturel au Maroc, mais ses
écrits et prises de position, hostiles au régime de Hassan II, lui ont valu la
prison, puis l'exil en France en 1985.
Mahi Binebine
Né en 1959 à Marrakech, il fait ses études à Paris
et y enseigne les mathématiques pendant huit ans. Parallèlement, il peint. Après
quelques expositions, il publie plusieurs romans traduits dans différentes
langues ; il est à la fois un peintre reconnu et un auteur prometteur de la
jeune littérature marocaine de la diaspora. Son frère Aziz Binebine fait
partie des 28 survivants du bagne de Tazmamart, son histoire a servi de trame au
roman de Tahar Ben Jelloun : Cette aveuglante absence de
lumière.
Mohamed Choukri (1935-2003)
Né en
1935 dans le Rif, Mohamed Choukri a passé la plus grande partie de sa vie
à Tanger, ville qui occupe une grande place dans ses écrits. A l'âge de 20 ans,
il apprend à lire et écrire l'arabe ; il devient instituteur, puis professeur et
se met à l'écriture. Il est découvert, publié et traduit grâce à Paul Bowles. A
la même époque, il fréquente aussi Jean Genet et Tennessee Williams. C'est le
premier volet de sa biographie, Le Pain Nu qui le fait connaitre
d'abord dans le monde anglo-saxon, puis en France grâce à la traduction
de Tahar Ben Jelloun ; en raison de la censure, ce livre ne paraitra
au Maroc qu'en 2000. Il y raconte son enfance marquée par la misère, la
brutalité et le manque de tout. Cultivant son image d'écrivain maudit, il est
toujours considéré comme l'enfant terrible de la littérature arabe.
Fouad Laroui
Né à Oujda
en 1958, Fouad Laroui est un écrivain cosmopolite . Après avoir fait ses
études dans les grandes écoles françaises de Casablanca, il quitte le Maroc pour l'Europe
où il enseigne l'économie à Amsterdam et se partage entre Londres et Paris.
Ses romans écrits en français connaissent un grand succés au Maroc pour sa façon
de se moquer des blocages de la société marocaine, il le fait avec humour
et sans discours politique trop radical, ce qui lui a permis de ne jamais avoir de
problèmes avec la censure.
Rajae Benchemsi
Après avoir vécu dix ans en France pour un doctorat de littérature sur Maurice Blanchot, Rajae Benchemsi
est retournée vivre au Maroc où elle est née. Enseignante à l'école normale
supérieure de Marrakech, elle se consacre aujourd'hui à la critique d'art, à la
fiction et à la poésie.
Yasmine Chami-Kettani
Née en
1967, Yasmine Chami-Kettani a passé son enfance à Casablanca, puis est venue
faire ses études à Paris. Normalienne, elle est aujourd'hui anthropologue. Son
premier roman Cérémonie
(Actes Sud,1999), évoque l'influence de l'univers social et culturel du Maroc dans la vie affective d'une jeune femme divorcée.