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La technique : entre progrés et aliénation

Une actualité de Libraires
Publié le 19/02/2022
La technique est-elle bonne ou mauvaise ? Va-t-elle réussir à nous émanciper du labeur et du malheur d'être mortel ou finira-t-on asservis, esclaves de la machine et des robots ?
 
La technique revêt plusieurs sens, couvre divers champs et est sujette à multiples interprétations. Voyons donc ce qu'en dit Petit Robert. D'après lui, la technique est un ensemble de procédés employés pour produire une œuvre ou obtenir un résultat déterminé. En quelque sorte ou plus simplement, elle est une manière de faire. En cela, nous pouvons dater la naissance de la technique en quelque année de la préhistoire, quelque part en Chine, en même temps que l'apparition des premiers outils. Nous pouvons dire aussi que l'antiquité et sa civilisation gréco-romaine ont fait preuve d'une grande maîtrise technique, à la fois dans l'art architectural et dans l'art militaire (déjà se profile l'ambivalence). 

Mais, en tant qu’ensemble des applications de la science dans le domaine de la production, la technique prend tout son sens à l’orée de la révolution industrielle. En accompagnant le siècle des innovations, des découvertes, de la machinisation et de la croissance, la technique semble s’incarner en son projet originel. Libérée de toutes contraintes et encouragée par le développement des connaissances, celle-ci connaît son acmé. Elle accouche alors de ce que nomme Jacques Ellul : le système technicien. La machine est lancée.
 
Et donc ? C'est grave docteur ? La technique est-elle bonne ou mauvaise ?

D’un côté, depuis ses origines, la technique apparaît comme une aide, un perfectionnement de l’homme pour faciliter sa survie, alléger ses efforts, simplifier ses tâches quotidiennes, étendre son territoire. En d’autres termes, la technique a amélioré la condition de l’Homme et son confort tout en prolongeant l’espérance de vie. Les avancées scientifiques et médicales s’inscrivent en cela, et de toutes évidences, dans l’augmentation de la qualité de vie. En outre, peu importe la forme qu’elle prend, la technique a pour qualité principale l’accélération. L’invention du papier comme de l’internet provoque et intensifie la propagation des idées et des informations. L’essor des moyens de transport permet le déplacement rapide qui permet à son tour la mise en réseau de l’humanité et les enrichissements culturels divers. Dans son versant positif, la technique améliore donc les conditions de vie de l’Homme, l’émancipe et le connecte aux autres.
D’un autre côté, l’outil technique peut s’incarner en arme de destruction ou d’asservissement. D’abord littéralement, qu’elle soit de poing ou de destruction massive via la bombe atomique, par exemple. La technique octroie à l’Homme un pouvoir que celui-ci peut utiliser avec nuisance sur la nature, les animaux ou ses semblables. Ainsi vient avec elle, de façon inéluctable, les accidents (industriels ou de la route), le désastre écologique et les guerres. Si elle se montre capable de prolonger, d’améliorer ou de protéger la vie, la technique est tout autant dotée en capacités de nuisance, de carnage et d’extinction. Dès lors qu’un outil est créé, il est à disposition et disponible et risque, tôt ou tard, d'être usité de manière néfaste. La création technique dépasse bien souvent son créateur : ainsi les techniques de surveillance de masse et de notation civique, ainsi les Hommes remplacés par les robots et les algorithmes dans de nombreux secteurs. Pensant s’augmenter par les techniques, l’Homme s’en trouve diminué face à la machine ; signant ainsi sa propre obsolescence ?

Du reste, bien que s’accompagnant de toute une mythologie, de rêves et de fantasmes, la technique reste ambivalente et faite de paradoxes. Elle n’est ni noire ni blanche ; autant capable d’amélioration et de progrès que de destruction et d’aliénation. Osons même une théorie : et si le versant néfaste de la technique n’était pas dû à un mauvais usage ou un mésusage de celle-ci ? Et s’il n’était que le corollaire intrinsèque à son bon usage ? Ainsi la technique se veut totale. À prendre ou à laisser.

« J'entends par là que le développement de la technique n'est ni bon, ni mauvais, ni neutre, mais qu'il est fait d'un mélange complexe d'éléments positifs et négatifs, "bons" et "mauvais" si on veut adopter un vocabulaire moral » Jacques Ellul, Le Bluff technologique.

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